Je ne suis pas pierre

Chapitre 26

Claire

Nicolas et Miguel étaient déjà partis. Et maintenant, même si le terrain du centre avait encore quelques élèves et tout le personnel autour de nous, j'avais l'impression d'être seul avec Leandro.

– Je ne pense toujours pas que ce soit un monstre, il n'a tout simplement pas encore trouvé quelqu'un pour le mettre dans l'axe. – Les yeux de Leandro m'ont regardé pendant quelques secondes. - J'étais encore pire avant de te rencontrer.

Je voulais rouler des yeux mais je me retins. Je n'aimais pas parler du vieux Leandro.

– Alors tu devrais me remercier.

Il a mis ses mains sur ma taille et m'a attiré plus près de lui, j'ai levé la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux.

– Que dois-je faire pour prouver ma gratitude ? demanda-t-il, l'air chaud sortant de sa bouche chatouillant mon oreille.

Rien. Tu n'as rien à faire, Leandro.

J'étais sur le point de dire cela quand j'ai senti les mains de Leandro s'éloigner de moi si vite que j'ai presque perdu l'équilibre.

- Qui es-tu? – Il a demandé et je me suis retourné pour voir qui avait dérangé notre conversation.

J'ai reconnu dans la même seconde le garçon presque aussi grand que Leandro, ses yeux semblaient plus clairs à cause de la lumière du soleil et ses cheveux sont passés du brun foncé que j'ai vu hier à une teinte presque blonde.

- Je m'appelle Ricardo. – Il salua sans sourire. – Je pense que Michele devrait être en classe.

Leandro haussa un sourcil.

– Tu le penses ? - Son ton était provocant, comme ce qu'un serpent dirait avant de frapper.

Il change d'humeur très vite.

Ricardo sourit.

– Vous n'avez pas besoin de vous armer. – dit-il en levant les mains, comme s'il se rendait. – Je suis déjà dans un autre, mais je pense vraiment que Michele devrait aller en cours.

Leandrom'a regardé.

- Il a raison. C'était très irresponsable de ma part d'avoir...

Je l'ai fait taire avec un b****r. Ses mains sont allées jusqu'à ma taille et il m'a tiré vers le haut dans la même seconde, faisant que mes mains n'ont pas d'autre choix que d'attraper la nuque et de le tirer plus près de moi.

Après quelques secondes, nous nous sommes éloignés. Ricardo nous observait d'une manière étrange, comme si nous étions une formule mathématique qu'il ne pouvait tout simplement pas apprendre.

- Au revoir Michele. - Leandro retourna et alla dans le couloir qui menait aux pièces principales, comme le directeur et les coordonnateurs. Il est probablement venu à une réunion sur le camp.

Ce n'est que lorsqu'il fut hors de vue que je me tournai vers Ricardo.

– Tu penses que je vais encore au premier cours ? Il sortit son portable de sa poche et vérifia l'heure.

– Dans seulement 10 minutes.

- Est-ce vous?

- Le même. – Il est venu là où j'étais et a mis amicalement son bras autour de mon épaule. – Allez, asseyons-nous.

Nous avons marché jusqu'au milieu du champ et nous nous sommes assis sur un tabouret rouge entouré de fleurs. J'ai remarqué que Ricardo n'avait pas vraiment l'air heureux.

- Est-ce que vous allez bien? – demandai-je en m'installant sur le banc. Il secoua la tête.

- Qu'est-il arrivé?

- Rien.

Mais je savais qu'il mentait.

– Ça a à voir avec Bia, n'est-ce pas ?

Il se tourna vers moi dans la même seconde.

– Êtes-vous si en face? Demanda-t-il surpris, ses joues devenant rouges.

– Pas vraiment, mais je remarque toujours ces choses.

Il me regarda bizarrement, je ne savais pas s'il en était déçu ou content.

– Et tu crois qu'elle.?

- Certainement pas. - Dès que les mots sont sortis si vite de ma bouche, j'ai regretté de ne pas avoir dit d'une manière plus gentille.

- Pourquoi? Il baissa les yeux.

– Voulez-vous que je lui donne des conseils pour qu'elle comprenne ? - J'ai offert. Il m'a regardé et son visage s'est illuminé.

- Le ferais-tu?

- Dégager. – dis-je en riant. – Maintenant, parlez-moi de ce collège en Europe.

[...]

J'ai continué à parler à Ricardo jusqu'à ce qu'il soit temps d'entrer dans la pièce. Il n'a pas mentionné « Bia » une seule fois après que j'ai dit que j'aiderais et j'ai fini par raconter mon histoire avec Leandro. – Découpe de certaines pièces, bien sûr. – Et il a parfois éclaté de rire et s'est étonné des autres. Finalement, il a dit qu'il voulait avoir un amour comme j'ai eu la chance de le trouver.

Je souriais toujours quand Edu montra la chaise à côté de la sienne et je m'assis.

– Je croyais que toi et Miguel étiez arrivés ensemble. – Commenta-t-il en me tendant son cahier. – C'est ce que le professeur Cavalcante a écrit.

J'ai jeté un coup d'œil à la revue massive de chimie, en arrivant à la belle conclusion que non, je n'écrirais pas tout cela maintenant.

– Nous sommes arrivés, mais ensuite Leandro est venu aussi et j'ai fini par… me distraire. - Un soupçon de malice est sorti de ma voix, sans ma permission.

Il rit.

- Franchement, il te regarde comme si tu étais la chose la plus extraordinaire au monde.

- Et je ne suis pas? – J'ai demandé en faisant semblant d'être offensé.

– Bien sûr que si, petit ange. – répondit-il en souriant. - Mais il devrait être plus discret.

- Je ne suis pas d'accord. Il est parfait tel qu'il est.

– Attends, je vais vomir. – Il a dit malade et j'ai ri à son ton.

– Ouvrez vos livres à la page 19. – Un professeur aux cheveux teints et au ton sévère est entré dans la salle. Je pense qu'elle s'appelle Ana Renata. – Je veux que tout le monde fasse l'activité sans dire un mot.

J'ai entendu les filles derrière moi bâiller et j'ai souri.

Leandro sera un bien meilleur professeur que cette Ana Renata, il sera autoritaire sans jamais être méchant, intelligent sans être arrogant et, s'il vous plaît, rien qu'en le voyant tous les jours de la semaine les étudiants voudraient étudier. J'ai ressenti une pointe de jalousie à cette dernière pensée.

J'ouvris mon livre et cherchai la page.

Mais qu'est-ce que c'est ?

Sur la page exacte qu'elle a envoyée, il y avait un papier plié en forme de lettre.

Je l'ai ouvert rapidement.

Mes yeux se sont agrandis en lisant ce que j'avais écrit :

Salut Michele,

J'ai décidé d'animer ta journée aujourd'hui. Je vous en prie.

Je jouerai avec toi, mais pas comme ce jeu-questionnaire auquel nous avons joué hier. Cette fois, tu devras penser par toi-même jusqu'à ce que tu trouves ce que je veux que tu trouves. Mais détendez-vous, vous l'aimerez. Tu sais que je ne te poserais pas de problème si le résultat final n'était pas bon.

PS: Vous savez peut-être qui il est, mais laissez-moi vous donner un indice:

« … Cho Chang, était la seule fille de l'équipe… Harry ne put s'empêcher de remarquer qu'elle était une très jolie fille. Cho lui a souri lorsque les équipes se sont retrouvées face à face... Et le garçon a senti un léger pouls dans la zone sous son ventre, ce qui, selon lui, n'avait rien à voir avec sa nervosité. – Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, page 211.

Vous êtes Cho, bien sûr. Et je suis le pauvre Harry Potter qui essaie toujours de gérer la façon dont tu déranges mon corps.

J'ai arrêté de lire à cause de mon rythme cardiaque. C'était si fort que j'avais peur que toute la pièce l'entende. Leandro ne peut pas être réel, il était trop parfait pour exister. J'ai souri un peu plus longtemps et j'ai continué à lire l'écriture oblique du gars le plus étonnant au monde.

Eh bien, allons-y. Votre indice pour le prochain petit article sur celui-ci est :

Sous cette phrase se trouvait une photo de Maroon 5, avec le visage d'Adam Levine griffonné durement. J'ai réprimé un rire. Il se souvenait de tout.

J'ai pensé à la façon dont cela pourrait être un indice et j'ai failli me faire sauter la cervelle en essayant de comprendre ce que cela signifiait.

J'ai commencé à être frustré et j'étais sur le point de demander de l'aide à Edu lorsque le professeur a tapé dans le microphone. Ce n'était pas allumé.

– Mais quoi… – Le professeur tapota le microphone encore et encore le son ne résonna pas. « Comment un riche matériel d'occasion d'achat de l'école avec si peu ... » Elle a commencé à se plaindre. Puis il a arrêté et nous avons entendu un faible bruit provenant des boîtes sonores sur les murs de la salle. Le bruit a augmenté, se tournant vers la musique.

Je suis à une cabine téléphonique essayant d'appeler à la maison Toute ma monnaie que j'ai dépensée pour toi...

Mon cœur a raté un battement. C'était Payphone de… J'avais le souffle coupé. C'était ma chanson préférée de Maroon 5.

La pièce entière commença à bouger ; les filles se sont levées et ont commencé à danser et les garçons ont suivi, criant avec la voix d'Adam Levine.

Edu m'a tiré par la main et je me suis levé sous le choc.

- Hey qu'est-ce qui s'est passé? C'est fantastique! – Edu a donné un rire excité et j'ai vu du coin de l'œil Ana Renata quitter la pièce, furieuse.

– Edu… Euh… – Je n'ai pas trouvé les mots pour expliquer. Je savais juste que je devais trouver l'avance de Leandro. – Cela arrive-t-il souvent ?

Il rit encore plus fort. Les filles étaient maintenant sur scène dans le salon, chantant fort.

- Bien sûr que non! C'est pourquoi nous devons en profiter et ne pas continuer à parler.

Il a placé les deux mains sur ma taille et m'a fait tourner comme si j'étais en tissu.

– p****n de merde, comme tu es légère. – Il a commenté un peu trop fort et j'ai remarqué que les yeux de Miguel me brûlaient.

– Je vais le prendre comme un compliment. – J'ai répondu en riant. Il inclina la tête vers moi.

– Tu n'as vraiment pas envie de danser. - Il a conclu. Maintenant, j'étais sur la partie rap de Wiz Khalifa.

Non, j'étais d'humeur à réfléchir. Si je reste ici trop longtemps, je risque de ne pas trouver le journal dans Leandro au bon moment.

Puis une idée m'est venue.

– Edu… – Je l'ai appelé et il s'est tourné vers moi, rayonnant. – Sais-tu d'où vient cette chanson ?

– Du haut-parleur, hein.

J'ai réprimé un rire.

- Ce n'est pas ce que je veux dire. C'est comme, où contrôlez-vous le son des haut-parleurs ?

– Oh oui, dans la salle de musique.

- Et où c'est?

– À côté du bureau du directeur.

– Merci, Edu.

Il sourit et se retourna vers les filles.

Bébé, je t'attaque ce soir Je te traque, te mange vivant

Maintenant, il jouait aux animaux. Je devais agir vite.

J'ai quitté la pièce, je suis descendu le plus rapidement possible et j'ai couru dans le couloir où se trouvait le bureau du directeur. Je m'arrêtai, haletante, essayant de deviner quelle serait la pièce.

Putain de Léandro. – Je me suis plaint à bout de souffle.

J'ai posé mes mains sur mes genoux et j'ai essayé de prendre une profonde inspiration. Je n'ai jamais couru aussi loin.

Dès que ma respiration est devenue tremblante, j'ai marché dans le couloir, essayant de trouver la porte.

Puis j'ai vu : Une porte rouge avec un bouton en forme de note de musique.

Rich's College est un autre niveau.

Je suis entré dans la pièce et j'ai trouvé une immense place et... Personne. Comment Leandro a-t-il réussi cet exploit ?

Je suis passé juste devant les instruments de musique et j'ai regardé le panneau de commande. L'écran montrait que la chanson était en cours de lecture et que la prochaine serait Maps. Une chose que je dois admettre : Leandro sait choisir la musique.

Je me suis approché de l'écran, mais n'ai trouvé aucune idée de l'endroit où je devais aller maintenant.

J'ai regardé les commandes et j'ai vu un de ces boîtiers de CD vierges.

Ce n'est que lorsque je les ai soulevés pour les ramasser que j'ai réalisé que mes mains tremblaient. Je souris légèrement et sortis le papier de l'emballage.

Salut mon amour (je veux dire, j'espère que c'est toi et non une personne curieuse qui lit ceci. Si cela fonctionne, s'il vous plaît laissez tomber et allez travailler. Merci de votre compréhension)

N'était-ce pas fou ? Oui, je sais que c'était le cas. Je pense que je m'en suis remis. Oh, et avant que vous ne disiez quoi que ce soit, j'avais déjà arrangé avec Renatinha (quoi qu'elle fasse, c'était un acte) pour faire ça. Et les gens qui ont travaillé sur la partie son de l'école n'arrivent qu'après 10h du matin.

Voyons maintenant ce qui vous a poussé à sortir de la pièce et à venir ici :

"Vous êtes tellement occupé à être vous-même que vous n'avez aucune idée à quel point vous êtes absolument unique." - La faute aux étoiles.

PS : Vous pouvez le penser comme je vous le dis.

PS2 : Parce que j'aurais adoré avoir pensé à quelque chose d'aussi cool à vous dire avant que ce maudit Gus ne parle à Hazel, et ne perde tout le plaisir de la phrase que je ne vous ai pas dite.

PS3 : Peut-être que l'astuce n'est pas dans la phrase elle-même, mais dans le livre.

Autre chose : vous ne chercherez le prochain indice qu'à la mi-temps. Promets-moi ça. – Imaginez que je vous serre la main. – Voilà, c'est maintenant votre honneur qui est en jeu.

PS4 : Coupez le son en appuyant sur le bouton rouge. S'il te plaît.

J'ai relu le journal environ cinq cents fois. Comment pouvait-il être comme ça ?

Je glissai le papier dans ma poche, appuyai sur le bouton rouge et soupirai. Je n'avais aucune idée de ce que cela pouvait être, mais au moins j'aurais seulement besoin d'y penser entre les deux.

Je suis rentré plus lentement dans la chambre. La porte était déjà fermée et j'ai tapé dessus trois fois.

- Où étiez-vous? – demanda le professeur PH agacé et je rougis dans la même seconde.

– Je devais aller parler au réalisateur de...

- Peu importe. Maintenant asseyez-vous. – Le professeur m'a coupé brusquement et j'ai hoché la tête.

– Sérieusement, où es-tu allé ? – Demanda Elena alors que je m'asseyais à côté d'elle, Edu se tourna pour écouter aussi.

- J'ai déjà dit! Je suis allé parler au réalisateur. - J'ai menti. Pour une raison étrange, je ne voulais pas qu'ils soient au courant de la mi-match avec Leandro, c'était quelque chose de privé. - Qu'est-ce que je perds ?

– Tout le monde sautait, criait, tombait et BOUM la musique s'arrêta et ne rejoua plus. C'était étrange. – Elena m'a chuchoté.

– Mais le plus étrange, c'est que quand Ana Renata est revenue, elle ne s'est pas plainte ou quoi que ce soit, elle s'est simplement remise à enseigner comme si de rien n'était. – Édu terminé.

– Hé, pas de bavardage. - L'enseignant semblait s'être matérialisé devant moi et je suis presque retombé dans l'effroi. - Pas besoin d'avoir peur, Michele. Eh bien, en fait il fait si vous continuez à parler à vos complices.

J'ai décidé de garder le silence pour le reste de la classe.