XVI La vieille marchande de pommes Quelle que soit une garnison, fût-ce dans la plus belle ville de province, il y a toujours aux alentours des casernes une ou plusieurs rues où les cabarets borgnes, les friperies, les maisons suspectes, se cachent et se pressent, offrant aux vices et à la pauvreté du soldat tantôt des plaisirs, tantôt des ressources, aussi misérables, hélas ! que le sou de poche dont l’État le gratifie « pour faire le garçon ». Parmi les malheureux établis là, il y avait une vieille marchande de pommes tombée au dernier degré de la décrépitude et de la misère. Le taudis où elle se réfugiait le soir était formé de quatre murs avec une porte pour toute ouverture. Il n’y avait même pas de cheminée ; un trou béant du toit laissait échapper la fumée du bois mort que la viei