La noce du contrebandierCHRONIQUE Les morts vont vite. BURGER. – Je me moque du curé, je me moque de l’évêque, je me moque du pape, je me moque de la sainte église catholique ! Si le curé ne veut point me marier aujourd’hui vendredi, je me passerai de mariage, et les noces n’en auront pas moins lieu. Vois-tu, bedeau, je suis un contrebandier, un joyeux contrebandier qui passe sa vie dans les bois et n’est jamais sûr du lendemain : car le coup de fusil d’un douanier n’a qu’à se trouver bien ajusté, et tout est fini. Or, c’est mon métier à moi, que d’entendre les balles des douaniers siffler à mes oreilles. Donc, va-t’en dire à ton curé que si dans une demi-heure il ne m’attend pas à l’église, adieu le mariage, adieu la bénédiction de l’anneau d’or, adieu les dix écus que je lui destina