II Les sept étangsLe soleil était couché depuis quelques minutes ; l’ombre s’épaississait dans la vallée. Les sept étangs, réfléchissant les lueurs de l’occident, semblaient des taches rougeâtres étalées sur le noir, et diminuant selon les lois de la perspective. La plainte des moulins de la Soye avait cessé. Tout était silence et solitude dans le val. Un homme sortit de la forêt et fit quelques pas sur la route française qui borde la rive droite du ruisseau de la Marche. C’était à un demi-quart de lieue de ce mamelon d’où nous regardions tout à l’heure le paysage. De là, on ne pouvait apercevoir ni le village de Limes ni le hameau de Fagny, cachés tous deux par une avance de bois. L’homme était de haute stature, large d’épaules, un peu épais de taille. Il avait cette allure particulière