III Antoine LegagneurUn homme était debout sur le monticule : une connaissance, à nous, près d’un cheval soufflant et fumant. – Bonjour, Bastien, lui dit Antoine, après avoir franchi le ruisseau de la Marche sur un petit pont de planches. – Bonsoir, monsieur Legagneur, bonsoir, répondit le nouveau venu d’un ton bourru ; cela va mal là-bas, je vous en préviens, et vous feriez mieux de vous promener de l’autre côté de la frontière. Antoine fit les quelques pas qui le séparaient encore de Sébastien Lethil, ancien garçon de caisse du baron Michel, et que nous vîmes autrefois au gué de Saint-Ilde. – Parle moins haut, mon bonhomme, lui dit-il en prenant un accent de familiarité presque caressante, les Errants de nuit ont des oreilles d’âne et n’en écoutent que mieux. Attache ton cheval à un