Je veux qu'il paye !

2541 Words
MICKAEL En me réveillant, j'espérais que tout ceci ne soit qu'un cauchemar, un mauvais rêve. Mais hélas, tout est réel. Comment j'en suis arrivé là ? Si de ma vie, on m'avait dit que je finirais dans un endroit comme celui-ci, jamais, je n'aurais cru. Toute ma vie, j'ai tout fait pour avoir une vie tranquille et rangée pour justement épargner ce genre de situation à ma mère. Comment j'en suis arrivé là ? Je me demande même comment j'ai fait pour dormir dans un endroit aussi morbide. - Enfin tu te réveilles, on a cru un moment que tu étais mort. Me dit un des gars à l'autre bout de cette minuscule cellule. - De toutes les façons même si tu étais mort, ça n'aurait rien changé hein. Ils auraient trouvé un moyen de masquer cela. Ces pauvres cons. Bref tu es debout et c'est le plus important. On peut savoir ce qui t'emmène ici ? Me dit l'autre gars alors qu'il urine dans le coin qui nous sert de toilettes. Comment peut-on survivre à ce genre de conditions. Toutes ces odeurs, cette crasse. Comment ne pas finir malade. Non mais qu'est-ce que je fais là ? C'est alors que les souvenirs de la veille me reviennent enfin. Je revois ces hommes m'embarquer comme si j'étais un criminel alors que le seul crime que j'ai commis a été de défendre ma mère de cette brute. Une fois au commissariat, alors qu'ils essayaient de me faire rentrer de force dans cette cellule, je m'y suis fortement opposé en leur citant mes droits mais ils n'en ont rien eu à faire apparemment. L'un d'eux m'a poussé si violemment et j'ai dû perdre connaissance puisque ce n'est que maintenant que je me réveille. Dans un réflexe, je me touche la tête pour me rassurer que je n'ai rien eu de grave. - Rassure toi, si tu avais eu quelque chose à la tête tu ne serais plus vivant. Dit l'un des gars en riant. Je me demande comment il arrive à rire dans cette situation. Il doit certainement être habitué à ce genre de situation. - Alors comment tu es arrivé ici ? Demande l'autre. Je n'ai pas très envie de faire la conversation mais en même temps, je ne sais pas pour combien de temps je suis appelé à rester dans cet endroit. Ajors je décide de leur relater toute l'histoire depuis le début sans manquer de leur faire part de mon indignation. Ils se mettent à rire et j'avoue que ça me vexe un peu car j'ai l'air d'être un idiot. - Tu crois que tu es où exactement ? Si tu ne te retrouvais pas ici en ce moment, j'aurais dit que tu es un de ces gosses de riche. Tu dois comprendre que pour des gens comme nous il n'y a pas de droits. Moi heureusement je l'ai compris depuis longtemps et depuis je vais mieux. Tu t'en es pris à la mauvaise personne donc tu assumes tout simplement. Tout ce qu'il te reste à faire c'est attendre ou supplier ce gars pour qu'il te laisse partir. Je le regarde parler en me disant "il doit certainement blaguer". Que je supplie ce gars ? Pour quelle raison au fait ? Ici il ne s'agit pas d'orgueil mais de dignité. Je ne me rabaisserai jamais devant cet imbécile après ce qu'il a fait à ma mère. C'est hors de question, autant mieux crever. Alors que je m'apprête à lui répondre, j'entends une voix qui m'est familière. Mais oui c'est maman. Je l'entends pleurer et supplier ces hommes pour qu'ils la laissent juste me voir. Apparemment c'est le troisième tour qu'elle fait ici mais à chaque fois ils ont refusé de lui accorder cette doléance. Je me mets à frapper la porte très fort en criant le nom de ma mère. La porte s'ouvre brusquement sur l'un des gardes qui me fait sortir avec force. Lui: C'est lui que vous voulez voir ? Bien, regardez le ! Il retire sa matraque alors que ses collègues se précipitent pour m'arrêter. Il commence à me donner des coups violents. Maman n'arrête pas de pleurer et de les supplier d'arrêter mais ils ne veulent rien entendre et continue de me donner des coups. Finalement maman capitule et s'en va. Garde: Prochainement réfléchis bien à qui tu t'en prends. Il ouvre la porte de la cellule et me jette à nouveau à l'intérieur puis referme derrière lui. Cette fois je n'ai plus aucune force. Je peux ressentir la colère des autres. Il veut aller vers la porte mais l'autre le retient. : Non Raoul ne fais pas ça ! Raoul: Pourquoi hein ? Ce petit a fait quoi Franck ? Tu sais ce qu'ils méritent tous ces gars là dehors ? De mourir et si je pouvais je les buterai l'un après l'autre. Je l'entends parler et toutes ces pensées obscures n'arrêtent pas de se dessiner dans mon esprit. Franck: Nous sommes des victimes d'un système mais ce n'est pas en agissant de la sorte que les choses vont changer. Raoul: Peut-être mais ce n'est pas en restant silencieux que les choses vont changer. Il est temps que quelqu'un fasse quelque chose. Leurs voix se font de plus en plus lointaine. Je crois que je suis en train de perdre connaissance. KAYLA (Maman de Mike) Les voir traiter mon fils ainsi m'a presque tuée. Comment peut-on être aussi cruel. Qu'a-t-il fait pour mériter un tel traitement ? Je savais qu'être pauvre dans cette vie était un péché mais c'est aujourd'hui que j'ai véritablement compris pourquoi. Mon fils est tout pour moi, il est ma raison de vivre. Il n'est pas question que je laisse faire. S'il reste encore là-bas longtemps et dans ces conditions, je crois que j'en mourrais. Pour lui je serais capable de tout, même jeter ma dignité au chien s'il le faut. C'est toute décidée que je prends la route pour cette maison où ma vie a pris un tout autre tournant il y a des années. Je ne pensais pas revenir ici un jour mais la vie sait nous jouer des tours. Dans le taxi je ne cesse de penser à cette période là de ma vie. La première fois que j'ai tenu Mike dans mes bras c'était dans cette maison. Je me souviens que une fois que j'ai croisé son regard, j'ai senti que j'étais prête à être sa maman malgré mon jeune âge et le fait de ne pas vraiment savoir ce qui m'attendait. Je n'avais qu'à regarder à travers ses petits yeux pour voir l'avenir et me dire que tout irait bien. Il a été comme un nouveau souffle pour moi. Mike passe le temps à me dire qu'il ne sait pas ce qu'il ferait sans moi mais il ne sait pas que c'est moi qui mourrais sans lui dans ma vie. Depuis ce jour où je l'ai tenu pour la première fois dans mes bras, j'ai consacré toute ma vie à mon fils et je ne regrette rien aujourd'hui. Il est ma fierté, ma plus grande réussite. Je dirai même qu'il a été un second souffle de vie pour moi. Je revois ces hommes le rouer de coups et je ne peux m'empêcher de pleurer en me disant que c'est de ma faute. Si Mike ne m'avait pas défendu, il n'en serait pas là aujourd'hui. Il est sensé composer lundi. Comment le fera t-il depuis sa cellule ? Il s'est tellement battu pour réussir que je sais qu'il serait tellement triste s'il ne passait pas ses examens. Et sans parler de cet endroit horrible qu'est la cellule. Combien de jours pourrait-il supporter là-bas ? Je n'ai même pas envie de le savoir. Il faut que je le sorte de là. Je me retrouve face à cette grande maison et tous mes souvenirs refont surface. J'efface rapidement cette larme qui commençait son bout de chemin sur ma joue puis je sonne. Alors que le gardien essaye de m'empêcher d'entrer, j'aperçois Martha au loin qui laisse tomber la bassine qu'elle tenait entre les mains en me voyant. Elle court vers moi et demande au gardien de me laisser entrer. Cette femme a été une mère pour moi. Elle a été mon réconfort dans cette maison. Ça me fait tellement plaisir de la revoir après tant d'années. Elle: Mon Dieu Kayla je n'en reviens pas. Tu es devenue une femme même si tu n'as pas vraiment changé. Tu as gardé ce magnifique visage et... Et cet air triste. Qu'est-ce qui se passe ma petite ? Moi: Sniff Martha je suis à bout !, dis-je en éclatant en sanglots. Elle m'emmène avec elle dans le jardin où je prends le temps de lui raconter tout ce qui m'est arrivé. Elle me réconforte du mieux qu'elle peut mais cette fois ce n'est pas de ça que j'ai besoin. Je veux que mon fils sorte de cet endroit et c'est tout ce qui compte pour moi. Elle: Madame n'est pas là pour le moment, c'est ça le problème et je ne sais même pas si elle sera fière de te voir ici. Moi: Elle n'aura qu'à m'écouter et puis c'est à cause d'elle que tout ça m'arrive. Si elle... Elle: Chuuut Kayla ! Cette histoire est morte et enterrée. Tu as pris la bonne décision à cette époque là et c'est tout ce qui compte mais s'il te plaît tu dois partir d'ici. Je trouverai un moyen de t'aider mais il faut que tu partes avant qu'elle ne revienne. Moi: Mais... Elle: Fais moi confiance ma fille tu dois t'en aller. Moi: Ok ! Elle écrit son numéro sur un bout de papier et me le remet. Elle: Appelle-moi demain ! Moi: Ok Elle me prend à nouveau dans ses bras et ça me fait tellement de bien. Lorsque je veux me tourner pour partir, le portail s'ouvre sur une grosse voiture. Pas besoin d'être Dieu pour deviner qui c'est. Lorsqu'elle descend de sa voiture et qu'elle me voit, son regard reste figé un moment. Je peux bien la voir dissimuler toute cette colère qu'elle ressent à mon encontre. Une autre dame descend de la voiture et je ne sais pas pourquoi mais son visage me rappelle quelqu'un. Mais qui ? Elle me salue avec ce sourire, oui ce sourire d'où je le connais ? Elle est si belle. Kaitlyn lui demande de l'attendre à l'intérieur en affichant un faux sourire parce qu'elle a une affaire à régler. Je ne savais pas que j'étais "une affaire à régler". Elle tourne son attention vers moi et son sourire s'efface pour laisser place au serpent venimeux qu'elle est. Elle: Je peux savoir ce que tu fais chez moi ? Moi: Je ne suis pas venue pour les problèmes Kate. Je veux juste que tu m'aides s'il te plaît. Elle: Le simple fait que tu aies mis tes pieds chez moi c'est déjà me provoquer et tu dis que tu veux que je t'aide ? C'est non ! Maintenant je veux que tu foutes le camp de chez moi. Moi: Je t'en supplie Kate sniff c'est mon fils ! Dis-je en me mettant à genoux. Elle s'arrête un instant et me lance un regard qui me glace complètement. Elle: Si tu ne dégages pas d'ici tout de suite je te ferai dégager moi même ! Je n'arrive pas à croire qu'après tant d'années son regard arrive toujours à me faire autant froid dans le dos. C'est fou de le dire mais j'ai peur de MA SOEUR. Je me lève et sors plus abattue qu'à mon arrivée. Je savais que je n'aurais pas dû venir ici mais il s'agit de mon fils et pour lui je suis capable de tout. Sauf que là je ne sais plus quoi faire. J'ai épuisé toutes mes ressources. Vers qui vais-je me tourner à présent ? (...) Je ne sais même pas à quel moment je suis arrivée chez moi ni comment je me suis retrouvée dans mon lit. Je regarde mon téléphone et trouve plusieurs appels en absence. Je me lève rapidement pour essayer de rappeler le numéro mais ça ne passe pas. Cette fois je sens mon coeur se serrer. J'ai l'impression que quelque chose de grave est arrivé. Je prends mon sac et prends la direction du commissariat. Il faut que je vois mon fils. ************* MICKAËL Je me réveille dans cet endroit que je peine à reconnaître mais une chose est sûre, c'est loin d'être la cellule. Alors que j'essaye de comprendre ce qui se passe, la porte s'ouvre sur... Moi: Raoul? Lui: Enfin tu te réveilles ! On a cru un instant que tu allais y rester. Moi: On ? Lui: Lève-toi ! Tu as une salle mine. Il faut que tu manges. Moi: Ok ! Je me lève et je peine à marcher. Raoul qui l'a remarqué se lève pour venir m'aider et m'emmène jusque dans le salon où je trouve Franck et d'autres gars un peu louches. Mince, j'ai atterri où ? Raoul: Je te présente des potes à moi: Léon, Stan, Paulo et lui c'est le gabonais mais tu peux l'appeler Pat et bien-sûr Franck que tu connais déjà. C'est grâce à ces gars là que nous sommes ici. Moi: Comment on a fait pour sortir je ne comprends pas. Au même moment Stan qui zappait la télé s'arrête sur cette chaîne d'infos. : C'est une journée qu'on qualifierait de samedi sombre dans notre chère capitale avec ce drame survenu cet après-midi. Le commissariat du deuxième arrondissement a subi une attaque cet après midi. Une attaque suite à laquelle trois malfrats ont pris la fuite. Des témoins affirment avoir entendu des coups de feux retentir à plusieurs reprises ce qui a effrayé les habitants aux alentours qui se sont très vite recroquevillés dans leurs domiciles. Nous précisons qu'il n'y a eu aucun survivant et les trois malfrats sont en fuite mais... Raoul arrache la télécommande et éteint la télé. Moi: Dis-moi que ce n'est pas vrai s'il te plaît. Lui: Ils n'ont eu que ce qu'ils méritaient. Moi: On ne résoud pas les problèmes ainsi ? Lui: Ah bon ? Et comment on s'y prend Mr le savant ? Je te rappelle que si je n'avais pas agi, tu serais encore dans cette prison. Non que dis-je ? Tu serais mort et ta mère t'as pensé à elle ? Ils n'ont eu que ce qu'ils méritent. Moi: ... Lui: Et ça ce n'est que la première partie ! Moi: Comment ? Lui: Ces gars n'étaient que ce que je qualifierais de branches. Maintenant il nous faut la racine. Moi: Je ne comprends pas ! Lui: Ce gars qui t'a fait la peau on va le retrouver et le buter. Dis-moi que tu n'as pas envie de te venger de lui et je laisse tomber. J'ai toutes ces images qui défilent dans ma tête. Je revois cet imbécile pousser ma mère. Je vois ces idiots m'embarquer et me traiter comme de la m***e. Et cette dernière baston qui a failli me coûter la vie. Cette fois je sers la mâchoire et je crois que mon choix est assez clair. Moi: Je veux qu'il paye et ce de la pire manière. Raoul: Il payera !
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