V
Le paysan, l’ours, le renard et le taonLe paysan ne savait comment faire pour échapper à ses ennemis. Tout à coup, une idée lui vient : il saisit sa femme dans ses bras et la jette par terre ; elle crie ; « Tais-toi ! » lui dit son mari qui, sans désemparer, la dépouille de sa robe et de sa chemise ; ensuite il lui lève les jambes en l’air aussi haut qu’il peut. L’ours voit que le paysan moleste une femme. « Non, renard, dit-il, toi et le taon vous aurez beau dire, pour rien au monde je ne m’approcherai de ce paysan. – Pourquoi ? – Mais regardez donc, voyez un peu comme il maltraite cette personne. » Alors le renard regarda et dit : « Tu as raison : le fait est qu’il brise les jambes à quelqu’un ! » À son tour, le taon regarda : « Ce n’est pas cela du tout, dit-il ensuite ; il introduit une paille dans le c*l de quelqu’un ! » Chacun comprenait que mal leur en prendrait de s’attaquer à l’homme, mais le taon avait mieux deviné qu’aucun autre. L’ours et le renard s’enfuirent dans le bois, et le paysan resta sain et sauf.