Elle eut en quatre années deux enfants conçus à regret, deux garçons, qui n’étaient ni beaux ni gentils, mais qu’elle aima pourtant, après les avoir pendus à son sein et endormis sur ses genoux. Un jour, qui était le septième anniversaire depuis le départ de Baptiste, Mélie étant au lavoir, car avec le soin de ses deux petits, elle était forcée de suffire à tout l’ouvrage, elle vit arriver la Bénotte, chargée d’un petit paquet et de sa cassette . Ces deux femmes, naturellement, n’aimaient point à se rencontrer et s’écartaient toujours l’une de l’autre. Cette fois, la Bénotte ne s’éloigna point ; au contraire, elle posa sa cassette près de Mélie, et souhaita le bonjour, ce que lui rendit Mélie, sans un mot de plus. La Bénotte alors, ayant déplié son linge et l’ayant plongé dans l’eau, se