La tabatière du roiOn ne s’en douterait guère, mais j’ai compté, parmi mes meilleurs amis, un vrai, un pur, un sincère légitimiste. Quand je le connus, Adolphe Choquart avait à peine quarante-deux ans. Maigre, de taille moyenne, mais bien prise, irréprochable dans sa tenue, sanglé dans son habit vert, il avait cette allure particulière qui distingue les officiers de cavalerie. Son nez long, bossu, était planté de travers ; ses cheveux, noirs encore, formaient sur les tempes deux accroche-cœurs symétriques ; ses yeux fendus, mais bridés, ternes souvent, brillaient parfois comme des escarbouches ; une grande moustache surmontait une bouche railleuse ; le menton de galoche indiquait la résolution. En somme, physionomie étrange mais spirituelle et sympathique, assez semblable à celle du très