Retrouvailles.

1240 Words
Le temps passa et finalement, après de nombreuses années, nous allions enfin rencontrer nos grands-parents ; le père et la mère de mon père. Comme je vous l'avais expliqué, papa était devenu très famille, depuis quelques vents. L'argent l'avait rendu très sociable. Mais plus tard, je comprenais qu'en fait, il ne cherchait qu'à prouver à tout le monde qu'il avait réussi. Me poussant même en dernier ressort à me questionner sur ce qu'était réellement la réussite. Mon frère, ma sœur et moi, ne savions donc rien des géniteurs de notre père. Ni où ils vivaient, ni comment ils s'appelaient. Aucun de nos parents d'ailleurs n'aimait vraiment faire mention de sa famille respective, et encore moins de son passé. L'histoire de leur rencontre restait ainsi, quelque peu, un mystère à nos yeux. Et lorsque la vérité se montra au grand jour, on avait pu comprendre leur honte. Toutefois, une explication n'est en aucun cas une excuse pour mentir. Car, si nous devions tous excuser nos mensonges par nos émotions, le monde serait un champ de bataille constant. Le meurtre, le viol, le vol, la corruption et toutes sortes de crimes, primeraient, sur nous. Et je ne dis pas que nos sentiments ne comptent pas. J'explique simplement que nous devons apprendre ce qu'est la maîtrise de soi, et même dans les moments difficiles, s'accrocher à Dieu et ne pas chercher à faire du mal à notre prochain ou à le tenir responsable de nos propres erreurs. Puis dans le moment où ça arrive que l'on ne le respecte point, se rappeler la repentance. Reconnaître ses torts et demander pardon. Mes parents nous avaient séparé de leurs familles, non pas parce que ces derniers leur avaient voulu du mal, mais encore parce qu'ils ne savaient que flatter leurs propres égos et s'attendaient à ce que tout le monde se prosterne devant eux. Sans s'en rendre compte, nous nous idolâtrons nous-mêmes des fois. Nous pensons qu'être idolâtre ne définit que de se mettre à genoux, prier et faire des sacrifices à des morceaux de bois. Pourtant, à certains moments, l'orgueil nous mène à chanter le mérite de nos propres personnes. Comme dans l'histoire de Daniel, lorsque les ministres du roi Darius annoncèrent, > ( BDS) Par jalousie, ces hommes élevèrent un homme comme eux, au rang de dieu, et voulurent obliger Daniel à abandonner le vrai Dieu, afin de se prosterner devant le roi Darius. Par quelle sagesse pensaient, ils agirent de cette façon ? Si ce n'était point de l'ignorance, alors qu'elle en était la cause ? Et, certaines de ces ignorances-là, elles courent après plusieurs d'entre nous. Ainsi, seule la connaissance de la parole -que nous n'avions pas encore- peut nous en délivrer. De plus, en agissant comme tel, nos parents nous avaient enfermé dans un monde de solitude. Infliger à un enfant une absence émotionnelle à cause de nos propres fautes est le déguisement d'un égoïsme s******t. Mais bon, la vie est une école dans laquelle nous devons être prêts à apprendre et à accepter que nous ne savons rien. Raison pour laquelle il faut toujours pardonner et j'ai pardonné mes parents depuis bien longtemps. Ç'a demandé de la force et du temps. Cependant, je l'ai fait. Je pense que le plus difficile avait été de chercher à savoir pourquoi est-ce qu'ils avaient agi de telle sorte. Et parce que donc les grands-parents allaient venir passer avec nous les fêtes de fin d'années, ma mère faisait tout pour se rassurer que le sapin, les cadeaux et tout le reste, soient prêts avant leurs arrivées. Elle voulait prouver aux parents de mon père quelque chose que je ne savais encore pas. De cette manière, notre maison ressemblait à un panneau publicitaire. Cependant, cette exagération semblait plaire à nos parents alors, on ne discutait pas là-dessus. En pleines vacances scolaires, c'était avec impatience qu'on attendait le 23 décembre. Non pas pour sauter sur nos cadeaux, appart Éléna, mais plutôt dans le but de rencontrer papi et mamie. Car, Gary et moi, on se sentait assez étouffé par les fabulations que nourrissaient papa et maman. Nous étions donc tous posés dans le salon en train de suivre la télévision, lorsque Abou annonça, 'Patron, vos parents sont là.' Pour nos plus grands plaisirs. De là, on se retournait. Et pendant que nous, enfants, hésitions à les approcher, mon père et ma mère coururent afin de les accueillir. 'Maman, ça faisait si longtemps.' Disait papa en les voyant regarder la maison, impressionnés. Grand-mère avait des chaussures ouvertes et son époux aussi d'ailleurs. Elle avait attaché un pagne au niveau de la taille, pendant que grand-père avait une tenue traditionnelle pour homme. 'C'est chez toi ici ?' Demanda cette dernière, comme si elle ne croyait pas à ce qu'elle voyait. 'Oui, venez... ' 'Et moi, personne ne me salue ?' S'impatienta grand-père. Ma mère se précipita alors vers lui, 'Désolé papa, c'est l'émotion.' Le sourire sur les lèvres. Ortance qui était dans la chambre, descendit afin de venir me faire prendre mon bain, au moment où elle les aperçut. 'Soyez salués !' S'exclama-t-elle. 'Salut ma fille !' Répondirent les grands-parents. 'Ortance...' Susurra maman, 'vas les installer dans la chambre des visiteurs.' Et sous cet ordre, elle les conduisit vers l'étage, pendant qu'on ne nous avait toujours pas présenté. C'était par là avec excitation qu'on attendait le dîner en famille, pour en savoir plus sur eux. Et malgré le fait que ma mère ne semblait pas être heureuse, elle souriait d'une humeur sournoise. Plus tard, après s'être douchés et changés, nos invités redescendirent, afin de nous retrouver. Ils s'assirent sur le sofa près de moi, alors que mon père était assis sur sa chaise ; ma mère près de lui et Elena et Gary sur un autre sofa. 'Tu es jolie... ' s'exclama mamie, 'quel âge as-tu ?' 'J'ai neuf ans.' Répondis-je. 'Tu sais... tu seras une très grande dame.' 'Merci... ' 'Et elle est très polie en plus !' Dit mon grand-père. 'Elle se prénomme Prunelle... ' Leur informa père, 'tandis que la fille en face, c'est Elena, elle a 15 ans et lui... c'est Gary, mon fils aîné, il a 19 ans.' 'Hummm... ' s'étonnait papi, 'ton fils aîné ? Je pensais qu'il était plus vieux que ça !' 'La mémoire te joue déjà des tours, papa ?' Rigola-t-il nerveusement. 'Bref... voici mon père et ma mère, les enfants.' 'Papi ?' L'appelais-je. 'Oui, mon trésor ?' 'Pourquoi vous n'êtes jamais venue nous voir ?' Avais-je donc mené tous les adultes à se regarder. De là, mon père qui avait toujours été un menteur professionnel, interrompit le silence, 'ils vivent loin, Prune.' 'Où ça ?' 'Au village !' 'Oh... ' étais je éblouie, 'je voudrais y aller... ' 'Tu peux !' Dit papa 'Vraiment ?' Dandinais-je. Or, maman se dépêcha de prendre la parole, 'Quand tu seras plus grande.' 'Chérie... ' Murmurait papa, 'elle est déjà assez grande pour ça.' Ainsi, Gary qui était silencieux depuis là, sous l'étonnement de tout le monde, s'exclama. 'Moi aussi, je voudrais y aller, grand-mère.' 'C'est à la femme que tu parles ?' Dit grand-père. 'Désolé papi.' Et à cet instant, le cuisinier vint interrompre cette scène. 'Patron, le repas est servi.' Avant de se retirer.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD