De retour à la maison, je n'avais que ce nom aux bouts des lèvres, 'Dieu'.
Ma joie chantonnait dans les couloirs de la maison. Ainsi, pour une fois, je ne me sentais pas seule dans mon monde.
Et lorsque j'y repense, je me dis qu'elle est si merveilleuse la face de Dieu qu'on peut voir à travers une âme d'enfant.
L'innocence que l'on porte dans nos pensées et dans nos cœurs, nous permet de complètement rabattre notre entièreté sur Lui.
On a fermement confiance à l'infinité des choses qu'Il est capable de faire.
Car, on n'a très souvent pas encore été frappé par l'orgueil de la société.
Et d'ailleurs, il est écrit Matthieu 19:14 LSB
Alors pouvons-nous, comme un enfant qui apprend à marcher, ne jamais abandonner, peu importe le nombre de fois où on tombe ?
Ne jamais cesser d'essayer de communiquer avec ceux que l'on aime jusqu'à ce que l'on arrive à prononcer notre premier mot ?
Pouvons-nous comme un enfant, qui a pleinement confiance en ses parents et s'appuie sur la poitrine de sa mère ; se sentant à l'abri, courir vers Dieu en toute situation ?
Pouvons-nous, comme un enfant qui suit sa mère partout et la prend dans ses bras, retourner cette affection à Notre Père ?
Pouvons-nous comme un enfant qui ne se lasse pas des moments joyeux qu'il passe dans la présence de son père, ne pas nous lasser de nos moments de prières, d'adorations et de louanges ?
Pouvons-nous être comme ces enfants et croire complètement en Dieu ?
Continuer d'être fidèle à Lui peu importe le temps qu'Il prend pour agir, car nous savons qu'Il sait mieux que quiconque, ce dont nous avons besoin et ce qui est bon pour nous ?
Pouvons-nous, malgré ce que dit la société dans laquelle nous sommes sur Lui, continuer d'espérer et de ne pas baisser les bras ? De toujours croire en Ses promesses ?
Et comme un enfant qui attend le retour de ses parents à la maison, attendre le retour de notre Sauveur ?
Le voyant revenir ; comme nos parents qui reviennent avec des sucreries, avec ce qu'Il a promis de nous emmener ? Une place dans le royaume. (Jean 14: 1-3)
Pour en revenir à ce jour où je revins si joyeuse à la maison, j'avais grandement attiré l'attention de ma famille.
Lorsque Dieu anime un sourire sur nos visages, il éclaire et remplace les ténèbres.
Alors, curieuse, ma mère parlait la première, pendant que nous étions avec Elena dans la cuisine 'chérie, qu'est-ce qu'il y a ?'
'Aujourd'hui, on nous a parlé de Dieu, maman.' Répondis-je, le bonheur aux bouts des dents.
D'un air étonné, elle continuait son interrogatoire 'Où ça... à l'école ?'
'Non !' Dis-je. 'On a visité une église et il y avait des témoignages sur notre Prince de Paix.'
'Prince de Paix ?' S'amusait ma sœur, Elena.
'Oui, Jésus !'
Ma mère resta longtemps figée, me regardant comme si elle venait d'entendre un rappel.
Elle repensait sûrement aux habitudes qu'elle avait concernant sa foi, mais que mon père l'avait obligé à abandonner.
Alors, lorsque vendredi pointa le bout de son nez, elle m'accompagna elle-même à l'école, ses bleus étant moins prononcés.
Du maquillage avait suffi afin de cacher les blessures qui avaient mis du temps à guérir.
Curieusement, elle avait même préféré déposer mes frères et ma sœur avant moi.
Et me tenant fermement par la main, elle descendit à mes côtés de la voiture.
Une fois devant la porte de ma salle de classe, elle dit bonjour à tout le monde et demanda à parler à la maîtresse Orlane.
Cette dernière, inquiète, arriva vers nous, la voix tremblante. 'J'espère que tout va bien madame... '
'Oui, bien sûr... ' l'avait elle rassuré. 'J'ai appris que vous êtes allés dans une église avec les enfants mercredi passé ?'
'Oui, oui.' Souriait madame Orlane.
Puis, ma mère fit un regard gêné et susurra, 'Pouvez-vous me donner le nom de cette église, s'il vous plaît ?'
'Bien sûr ! Le nom, c'est 'La foi qui sauve.''
'La Foi qui sauve ?' Répéta ma mère avec espoir. 'Je m'y rendrais.'
'C'est une très bonne église.' Commenta madame Orlane.
'Oui... c'est juste que... nous avions une église avant mais j'en cherche une nouvelle en ce moment.' Essayait-elle de s'expliquer, comme si elle se voyait jugée de ses actions.
'Ok.' avait répondue madame Orlane.
Ma mère me laissa donc un b****r sur la joue avant de me remettre entre les mains de la maîtresse.
Et plus tard, cette même journée, à mon retour à la maison, papa était déjà partie.
Notre week-end avait ainsi été paisible, sans lui dans les parages.
Sans ses plaintes incessantes et la haine qu'il avait envers lui-même.
Il n'y avait que ma mère qui de temps à autre boudait parce que son époux ne prenait aucun de ses appels.
Mais dimanche arrivé, elle oublia très vite cela.
En effet, maman nous avait réveillé tous, comme au bon vieux temps, afin de nous préparer pour l'église.
J'étais si heureuse de savoir que de nouveau, nous irions à cet endroit plein d'espoir.
Papa n'était pas là alors, on pouvait courir écouter la Parole de Dieu.
Et enfin peut-être, avoir aussi cette foi qui soulève les montagnes.
Mais n'étant plus habitué à cela, notre aîné, Josh, râla. 'Je suis fatigué.'
'Josh !' Criait notre mère. 'On y va !'
'Dimanche prochain.' Mettait-il un oreiller sur sa face, laissant ma mère à court d'arguments, alors qu'elle se tenait devant la porte de sa chambre.
La pauvre, elle perdait peu à peu le contrôle sur ses enfants.
Elle était désespérée et n'arrivait même pas à nous donner de l'affection.
Mais comment pouvait-elle nous donner quelque chose qu'elle ne connaissait pas et n'avait guère reçu ?
Avec moi, elle essayait quelques fois d'être plus tendre, mais même ses gestes d'amour, elle les exécutait avec brutalité.
Lorsqu'elle voulait nous dire qu'elle nous aimait, elle nous offrait des cadeaux.
Lorsqu'elle voulait nous prendre dans ses bras, elle proposait de nous aider à faire soit le ménage, soit d'autres activités physiques qui étaient censées nous rapprocher.
Elle ne savait pas comment s'y prendre.
De plus, même son mari ne lui en donnait pas.
Et il n'y avait donc que Dieu qui pouvait Le lui apprendre.