Finement Ensoleillé.

1494 Words
La journée de ma mère avait été longue. Elle s'était rendue au marché et m'avait emmené avec elle d'ailleurs. Sur notre chemin, en ce jour finement ensoleillé, malgré ma réflexion brouillon d'enfants, je pouvais remarquer qu'elle faisait ses courses à un endroit qui se trouvait bien loin de chez nous. À une heure de route précisément, d'après ce qu'elle avait dit à mon père. 'Maman ?' L'appelais-je, alors que je me tenais assise près d'elle dans la voiture. 'Pourquoi allons-nous si loin ?' Voulais-je savoir, ennuyée d'être retenue sur mon siège aussi longtemps. Elle me répondit donc, 'Pour rien ma puce.' Encore agacée par mes questions possiblement. Pourtant, moi, je pus suggérer qu'elle avait honte de croiser sur le chemin habituel, des gens de notre ancienne église. On y allait plus maintenant, et cela, sous l'ordre de papa. Maman n'avait sûrement pas encore trouvé quel mensonge inventer, donc, elle préférait fuir ces personnes. Dans la vie, nous avons tendance à rencontrer la confusion dans ce genre de moments. Lorsque soit la personne à qui on devrait se soumettre ou même celle de qui on dépend, n'accepte pas nos convictions. Et c'est toujours assez frustrant. Certaines de ces personnes-là nous rendent malheureuses sans souvent le vouloir. Elles pensent, dans la plupart des cas, être dans la vérité et veulent nous protéger du mal. Parce que le mensonge peut paraître plus doux, alors ces personnes l'acceptent et veulent que nous fassions de même. Pour que nous gouttions, nous aussi, à la douceur. Comme lorsque Ève partagea le fruit défendu à Adam. Ce n'était pas pour le tuer. Non. Elle pensait être dans la vérité. En fait, le serpent lui avait même assuré, "Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal." (Genèse 3:4-5 LSG) Or, ne voyant que rien ne lui était arrivé, elle pensa être dans la vérité et partagea ce fruit avec son époux. Que lui aussi devienne 'un dieu' et que ses yeux s'ouvrent. Pourtant, tout cela n'était qu'un mensonge de l'ennemi. Ève venait en effet de manger la mort. Elle venait de désobéir à Dieu et allait pousser sans le savoir son mari à en faire de même. Vous savez, j'ai attendu plusieurs personnes élevé le fait qu'Ève a été prise par une certaine avidité. Car comment ont ils pu manger du fruit parce qu'on leur a promis qu'ils deviendraient comme des 'dieux'. Certes, c'est vrai, mais avez-vous relevé les mots précédents ? L'ennemi présente l'Éternel comme étant un menteur. À ce moment, comme des gens qui viennent semer la zizanie dans une famille, il sait qu'il va affaiblir la confiance d'Ève envers Dieu. Il présente Dieu comme un avare, quelqu'un qui ne désire pas partager son éternité en disant Il sait que si vous en mangez, vous deviendrez comme lui. Imaginez que vous apprenez que quelqu'un que vous aimez et / ou que vous servez comme votre patron ou l'aîné de votre famille ne veut pas que vous faites des études, car vous deviendrez aussi cultivés que lui. Voyez-vous comment cela retourne la situation ? Il a utilisé la ruse et l'homme est tombé dans son piège. Mais grâce à Dieu maintenant, le discernement peut nous être donné par l'œuvre de l'Esprit Saint. Et malgré cela, pensant toujours à la repentance quotidienne. Aussi, il y a un verset que j'aime tant et qui dit (Matthieu 6:6). Je l'aime et le trouve adéquat à la situation, car il nous fait comprendre que même si le monde veut se mettre entre Dieu et nous, il n'y arrivera pas. Dieu nous ouvre les portes d'un lieu secret où personne d'autre que Lui et celui à qui Il veut s'adresser ne peut entrer. Alors, nous pouvons nous réfugier là-bas et toujours Lui parler. Dans le lieu secret. Là où il n'y a que toi et Le père, Le Fils et le Saint-Esprit. Là où Dieu voit ton cœur et le lit comme s'Il lisait une de Ses histoires préférées. Parce qu'Il nous aime et aime quand on Lui parle. Ainsi, ma mère avait toujours, si elle le cherchait ardemment, une option afin de dialoguer avec Dieu. Mais pour en revenir à l'histoire de ma vie, ce jour-là, je me rappelle aussi qu'on avait dû quitter la maison très tôt. À sept heures précisément pour être de retour avant l'heure du déjeuner. Tout cela à cause de la nature grincheuse de mon père. Et Une fois rentrées pour cuisiner, ma mère et moi pouvions remarquer le silence dans les couloirs de la maison. La présence de mes parents et la mienne ne comblaient pas le bruit des pas de mes frères et de ma sœur, qui étaient sûrement en train de mener leurs nouvelles vies. Des vies qui n'intéressaient aucun de nos parents. En plus, même entre ces deux derniers, il n'y avait presque jamais de dialogue. Soit, ils se disputaient, soit ils s'ignoraient. Voici donc la vision de famille que mon environnement m'offrait. Mon père était comme un roi dans la maison. Après avoir mangé comme un avare ce jour-là, il prit une belle sieste vers 14 h pour ouvrir ses paupières à 16 h. Il sortit de la chambre et, tel un fantôme, se rendit au salon sans faire de bruit, dans le solennel but de feuilleter un journal. Curieuse, je courus ainsi vers lui, laissant ma mère encore dans la cuisine. Son mari disait que c'était l'endroit parfait pour les femmes. Et elle y passait donc la majorité de son temps. Aussi à pleurer derrière les découpages d'oignons. Cachant sa faiblesse et son épuisement derrière ce théâtre. 'Papa ?' L'appelais-je. Il leva de là les yeux vers moi, qui me tenait face à lui, me demandant 'Quoi ?' avant de rediriger son esprit vers ce tas de papier qu'il tenait en main. 'Que lis-tu ?' 'Je cherche un emploi.' M'avait-il répondue. Et je pouvais au même moment apercevoir le sourire de ma mère qui venait d'entrer dans la pièce, lui apportant un gâteau à l'ananas comme goûté. Pourtant, je ne comprenais pas la raison qui le poussait à le faire. Depuis mon plus jeune âge, j'avais eu l'habitude de le voir à la maison. Je cherchais donc à savoir 'pourquoi ?' ayant grandi avec un père toujours collé à son canapé. 'Parce que les choses doivent rentrer dans l'ordre, Prunelle.' Expliquait-il alors que ma mère sauta de joie. 'Le Seigneur soit loué.' S'exclamait elle. 'Amour, tu me réjouis.' Il lui lança un regard noir 'Si tu veux... ' avant d'enrouler au feutre jaune une annonce puis de continuer 'je serai absent demain, j'ai des rendez-vous.' 'Ne t'inquiète pas, chéri !' S'excitait ma mère, 'je vais te faire ton plat préféré afin que tu aies une bonne nuit et demain... je me lèverai tôt pour te presser de l'orange et te faire un bon petit déjeuner.' Toujours très fier et fidèle à son ingratitude, il ajouta 'et un repas à emporter aussi, je pense rentrer assez tard.' Ensuite, de trois bouchées, il avala son gâteau avant de fermer le journal qu'il tenait. Puis, il descendit son fauteuil et nous demandait de le laisser seul. 'Chérie, viens.' Me commandait donc ma mère, courant vers la cuisine. Excitée, animée par la joie qu'elle ressentait, je me sentais enfin bien grâce à ses émotions. Je la suivais de ce fait en bonheur. Elle ouvrait les placards à la recherche d'ingrédients et d'épices. 'Tu vas m'aider, d'accord ?' Et mes yeux se ravivèrent. J'avais toujours voulu savoir par quelle magie le feu sortait et cuisait les délicieux plats de ma mère. J'avais toujours voulu jouer avec de la vraie nourriture pour en former de vraies délices. Malgré les douleurs autour de notre relation, ma mère m'avait toujours impressionnée par sa détermination, c'était une battante. Mais aussi, par sa douceur en cuisine. Je voulais être comme elle. En plus, mon père me répétait sans cesse qu'une femme ça devait savoir cuisiner et faire le ménage. Juste pour qu'il soit fier de moi, qu'il me sourit un jour et qu'il ait une conversation avec moi, je voulais être comme ma mère. Elle me donnait des petites tâches comme goûter la sauce, rajouter du cube, du sel, enlever la peau des plantains, car oui, mon père était un amoureux des beignets/alloco. Et elle fit donc frire la banane bien ferme comme il l'aimait alors que moi, j'en raffolais de la banane toute molle qui avait un petit goût sucré. En plus de cela, elle fit des cuisses de poulet frites dans des ingrédients dont elle-même avait le secret et une sauce tomate qui faisait toujours l****r la fourchette à son époux. Ce soir-là, mon père était fier, comme d'habitude, mais un peu plus. Il sentait qu'il regagnait le contrôle sur les émotions de maman. Dans la nuit, ils me bercèrent. Et pensant que j'étais endormi sûrement, diffusèrent une pluie.
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