XVII Les nuits suivantes Ils ne quittèrent Monte Carle ni le lendemain, ni les jours suivants. La vicomtesse s’était passionnée pour le trente et quarante et prétendait, sinon y faire fortune, au moins s’en servir pour augmenter l’épaisseur du portefeuille armorié que la roulette avait si fort aplati. Elle voulait aussi donner à son mari une leçon de bonne tenue, le forcer à reconnaître qu’elle jouait mieux que lui et qu’elle était incapable de s’emballer. Quant à Roger il poursuivait comme elle un double but : réparer un échec, un désastre, et prouver maintenant par sa prudence, sa sagesse, qu’il savait au besoin montrer du caractère. L’amour-propre, excité ainsi des deux côtés, on pouvait craindre que le jeu, après leur avoir seulement inspiré un caprice, ne fit naître chez eux une hab