IV De Marseille à Nice, à vol d’oiseau Quitter Paris, un soir d’hiver, par le brouillard, le verglas ou la pluie ; passer la nuit bien chaudement dans un compartiment de chemin de fer ; dormir ou sommeiller, sans avoir conscience de la distance parcourue ; se réveiller à Avignon, pour y prendre une tasse de café bouillant ; respirer près de la portière ouverte le bon air du Midi qui commence ; déjeuner à Marseille, puis remonter dans le train, courir avec lui jusqu’à Nice en plein soleil, en plein ciel bleu, c’est pour nous une des plus grandes jouissances que l’on puisse s’offrir. On passe ainsi de l’hiver à l’été, de l’enfer au paradis, sans transition, sans purgatoire. Cette jouissance, chacun la comprendra parce que chacun l’a éprouvée, en partie du moins, après une saison rigoureus