VII - Les opinions du Baron Benjamin

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VII Les opinions du Baron Benjamin Ils étaient bien huit ou dix au café Anglais, cette nuit-là, dans un petit salon, à manger des écrevisses, à médire des artistes et des gens de lettres, et à prétendre que Juliette était la plus sotte créature du pays de l’amour, pour s’être toquée ainsi d’un écrivassier. Parmi les femmes, il y avait une jolie poupée qui eût fait pâlir la palette d’un coloriste et qui se nommait Colibri. Colibri qui, toute sa vie, avait rêvé l’amour d’un acteur sans y parvenir, s’écria en vidant son verre : – Vous allez voir que Juliette sera partie avec son auteur avant la chute du rideau. – Le fait est, dit un de ces messieurs, que nous avons eu beau la rappeler, elle n’est pas venue et nous en avons été pour nos bouquets. – Faut-il que cette fille soit bête ! di

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