NATI
Moi: Je suis sûre qu'elle doit s'inquiéter.
Rayan: Ce fichu mal qui n'en fait qu'à sa tête.
Moi: Je suis vraiment désolée ! Dis-je toute triste !
Lui: Eh tu sais bien que ce n'est pas de ta faute. C'est cet homme qui m'a tiré dessus et pas toi ! Ok ?
Moi: Oui mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable en plus on a jamais pu l'arrêter et ça m'inquiète énormément.
Lui: Il sait qu'il n'a pas intérêt à se montrer donc tu ne dois pas t'inquiéter. Il ne viendra plus nous embêter. Et puis ce mal, il ne vient que rarement. C'est rien comparable à ces douze merveilleuses années qu'on a passé ensemble et j'espère qu'on en aura encore pour au moins 70 ans.
Moi: Mais ça fait vieux ça ! Hahhaha.
Lui: En tout cas même à 100 ans pour moi tu seras toujours la plus belle et la plus sexy ! (sourire)
Moi: Hmmmm flatteur !
Lui: Viens là !
Il me prend dans ses bras et je m'y sens si bien. Voilà maintenant douze ans que je vis un parfait bonheur. Je ne pouvais rêver mieux. Si seulement à cette époque on m'avait dit que j'en serai là je n'aurai pas cru.
Rayan est un homme extraordinaire, un papa parfait et un mari aimant. Je ne dirai jamais assez merci à Dieu de l'avoir mis sur mon chemin. On en a fait du chemin. Je regrette juste cet incident qui ne m'a jamais vraiment quitté. Comment oublier lorsque je vois mon homme se plaindre des douleurs laissées par cette balle. Quand je pense que Luc est quelque part dans la nature vivant tranquille, ça me fout tellement la rage mais je ne désespère pas. Un jour il payera.
Ça me fait juste de la peine pour Rayan qui est un peu limité à présent car il ne peut plus faire de lourdes tâches. C'est dans ces moments qu'il remercie de lui avoir donné un boulot où tout ce qu'il a à porter c'est son ordinateur.
De mon côté, les affaires vont bon train. Je n'ai pas à me plaindre. Mon souci de l'heure c'est Lucia qui est allé dans un autre pays pour ses études. Je sais que tout va bien se passer pour elle mais elle reste ma petite fille donc je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Heureusement j'ai encore mes d'eux derniers Luz qui aura bientôt 11 ans et Yann qui a 7 ans. La vie m'a bénie alors je continuerai de rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits dans ma vie.
Moi: Je pense qu'il serait temps que tu ailles voir ce docteur aux États-Unis déjà pour qu'il te consulte et puis on verra bien pour la suite.
Lui: J'y pensais justement. Je crois que je vais aller à la fin de ce mois mais je vais prendre rdv avant. J'en ai parlé avec Clara l'autre jour. Comme c'est un ami de son frère, je pense que les choses se feront plus facilement.
Moi: Ah voilà ! C'est super ! Je vais voir comment m'arranger de mon côté pour être libre à cette date.
Lui: Tu sais que tu n'es pas obligé de venir, en plus il y a les enfants !
Moi: Ils pourront aller chez tes parents ou chez ma mère ou même chez Angel et Rose. Ce sont eux qui vont être contents de notre absence je t'assure (rire).
Lui: Surtout qu'ils savent que chez leurs grands parents ils peuvent tout se permettre. Je suis content d'y aller avec toi. Ça nous fera un petit repos aussi. Ça fait longtemps on a pas vraiment eu du temps pour nous.
Moi: Pas faux ! Et si on commençait à s'entraîner là tout de suite ? (sourire en coin)
Lui: Hmmmm coquine !
Il s'empare de mes lèvres et me pousse sur le lit. Hmmmm comme j'ai déjà hâte d'être à ce voyage.
LUCIA
C'est mon premier jour de cour et je ne veux surtout pas être en retard. Je voudrais pas me faire remarquer négativement.
En gros ce week-end, j'ai fait le tour de la ville avec mon guide Oliver. J'ai également découvert qu'en faite le sourire sur les lèvres du taximan de l'autre jour ce n'était pas une habitude mais juste qu'il venait de faire une bonne affaire. Je lui ai payé 1000f De taxi sur une distance qui est à 200-250f normalement. Bien évidemment, Oliver à encore trouvé un bon moyen de se moquer de moi. Je commence peu à peu à m'habituer à ses blagues et pour tout dire, il est super sympa. Grâce à lui, je connais déjà pas mal de choses et d'endroits. Avec le temps je crois que je vais finir pas tout maîtriser.
J'ai parlé avec mes parents hier qui m'ont annoncé leur voyage. Je suis plutôt contente qu'ils pensent à se relaxer. Ça va vraiment leur faire du bien.
Toc toc toc
Moi: J'arrive !!!
Je récupère mon sac sur le lit et sors.
Lui: Tu as deux minutes de retard !!
Moi: Yaaaaah !
Je souris lorsque je me rends compte que je viens de m'exprimer comme une camerounaise.
Lui: Ça commence déjà à venir. (sourire) On y va !
En descendant, je croise une voisine à qui je dis bonjour mais elle choisit de m'ignorer comme depuis mon arrivée ici. Je ne sais pas vraiment ce que ces filles ont contre moi mais bon j'ai bien d'autres problèmes en tête.
Moi: J'espère que tu ne vas pas nous faire marcher quand même ?
Lui: Non, je ne voudrais pas que pour ton premier jour de cours tu arrives en transpirant comme une chèvre.
Le gars ci et ses choses eih, je sais que la chèvre transpire comment ? En tout cas, tout ce que je retiens c'est qu'on va prendre le taxi et ça me rassure. Comme d'habitude il est déjà devant en train de stopper le taxi et c'est à moi de courir. Des fois il m'énerve tellement pfff.
(...)
Une fois à l'école, on doit se séparer malheureusement pour moi puisqu'on ne suit pas les mêmes cours en plus il est en deuxième année.
Je me dirige vers ma salle et heureusement je suis là première à arriver. Les cours ont commencé il y a deux semaines donc il va falloir que je sois attentive et que je trouve un moyen de rattraper mon retard.
Les autres commencent à arriver à tour de rôle. Chacun en me regardant soit étant surpris, soit étant vexé, soit étant... Je ne saurai quoi dire. En tout cas, je suis un peu le vilain petit canard on dirait. Peu de temps après alors que la salle se remplie, il y a cette fille qui vient se placer devant moi avec ses aires de princesse. Non mais sérieux il y a des gens qui m'étonne avec leur façon à toujours vouloir se croire au dessus des autres.
Elle: Excuse-moi mais tu es sur ma place. Dit-elle en gardant ses mauvaises manières.
Comme réponse, je me lève tout simplement avec mes affaires et vais m'asseoir sur une place vide à l'autre rangée. Je ne suis pas venue ici pour me disputer avec qui que ce soit. C'est sa place alors je la lui laisse.
J'ouvre mon livre et commence à lire, en fait c'est plus pour éviter les regards sur moi. Je sens déjà que je fais l'objet des débats. Ils font même comment pour autant avoir mon temps ?
Le premier professeur entre en salle et malheureusement pour moi, il me demande de me présenter.
Moi: Je suis Lucia Yédia, je viens du Bénin.
: Les gars faites attention oh madame vaudou est dans la place.
Les autres éclatent de rire tandis que le professeur les ramène à l'ordre et me souhaite la bienvenue. Je reprends ma place sans vraiment gérer les remarques des autres.
Lorsque la sonnerie retentit pour marquer l'heure de pause je souffle enfin car je vais au moins respirer. Et moi qui pensait que ma journée serait simple pfff
Je range mes affaires lorsque je vois Oliver entrer... Toutes les filles commencent à s'agiter comme si elles avaient des asticots dans le corps. J'ai presque envie de me tordre de rire.
Il les traverse et vient vers moi.
Lui: Tu as prévu passer ta pause ci ou quoi ?
Moi: Euh, je sais pas vraiment où aller.
Lui: Suis-moi !
Lorsque je me lève...
Lui: Ton sac ! Dit-il en tendant sa main vers mon sac.
Il prend mon sac et m'ouvre le chemin pour que je passe après lui. Tous les regards sont sur nous. Si les yeux tuaient je pense que je serai morte déjà. (rire)
On arrive au resto, Oliver me demande de choisir ce que je veux manger. Je prends un plat de macaronis avec la viande et un verre de jus de fruits naturel. Il prend le poulet avec les frites et une malta.
Moi: Tu ne m'as pas dit que t'es le chouchou des nanas (rire)
Lui: Comment ça ?
Moi: Apparemment toutes les filles sont gaga de toi. Tu fais exprès de pas le voir ou quoi ? Seulement dans ma salle, elles ont failli me tuer avec le regard.
Lui: Hahhaha donc tu as peur d'elles ?
Moi: Moi ci ? Jamais ! Qu'elles viennent, elles vont comprendre noh.
Lui: Donc tu es forte eih eh ah avec tes maigres bras là (Rire)
Moi: Tsuip !
Lui: T'es pas fatiguée de bouder ? Pfff
Moi: T'as qu'à arrêter de m'énerver tout simplement.
Lui: Je te dérange tout simplement et tu devrais être heureuse parce que je n'embête que ceux que j'aime bien.
Moi: J'ai pas besoin de ton amour !
Lui: Mouais c'est ça ! Alors comme ça, toutes les filles sont gaga de moi hein ? C'est intéressant ça !
Moi: Hmmmm !
Lui: Quoi ! Je peux bien en profiter noh ou bien ?
Moi: Tu ne dois pas tromper ta copine !
Lui: Qui à dit que j'ai une copine ?
Moi: Tu veux me faire croire qu'un gars comme toi n'a pas de copine ? Ou t'en a plusieurs ?
Lui: Tu n'as encore rien vu. Je retiens juste que tu me trouves beau.
Moi: Tsuip j'ai dit ça quand ?
Lui: Donc tu ne me trouves pas beau ?
Moi: Pas du tout !
Lui: Du moins t'es camarades me le diront, je demanderai à une tout à l'heure en allant te raccompagner.
Moi: Tu n'as pas intérêt !
Lui: Parce que ? Ne me dis pas que t'es jalouse (rire moqueur)
Moi: Moi ? Jalouse ? Non mais tu rêves ou quoi ? Je ne veux juste plus que tu viennes dans ma salle de classe. Je ne veux pas qu'on me tue avec les yeux.
Lui: Je vais donc le leur demander à la sortie.
Moi: Hum
Lui: Tu es encore plus belle quand tu es jalouse. Sourire
Moi: Je, je ne suis pas jalouse !
Lui: Regarde comment elle rougit quand je dis qu'elle est belle. Pardon ne rougit plus tu risques devenir comme la tomate et je suis pas trop fan de tomates.
Moi: Tsuip !
Lui: Au lieu de bouder mange. On va bientôt sonner et puis je vais te raccompagner dans ta salle comme je suis allé te chercher. Bon appétit !
Quand je pense que ce matin encore, je disais qu'il est sympa grrrrrrrrrr. Plus énervant tu meurs.
Heureusement pour moi on sonne rapidement. Je ne supportais plus sa présence. Mais comme il l'a dit il m'accompagne toujours avec mon sac dans ses mains. Je tire la tronche alors que lui est calme comme un poisson dans l'eau.
Lorsqu'on arrive dans ma salle, comme je m'y attendais tous les regards sont à nouveau sur moi. Franchement, heureusement que j'ai appris à gérer ce genre de situation. Il dépose son sac et s'en va comme si de rien était.
Un autre professeur rentre et malheureusement pour moi je dois encore me présenter. Il va vraiment falloir que je m'y habitue.
(...)
C'est déjà la fin des cours et j'ai vraiment hâte de rentrer chez moi. J'ai pu avoir les cours chez mon voisin de derrière que j'ai photocopié. Je vais les réviser toute cette nuit pour être à la page.
Je descends dans la cour et je trouve Oliver qui sans doute m'attend déjà.
Lorsque j'arrive à son niveau...
Lui: Tu es en retard ! Ton sac !
Je lui donne mon sac et ignore simplement sa remarque sur mon retard. Donc comme on a sonné là, je devais courir ?
On sort du campus, alors que je m'attends à ce que monsieur stoppe le taxi, il est déjà lui devant en train de marcher hein. Je le rattrape en courant.
Moi: On ne prend pas le taxi ?
Lui: Non, on marche !
Moi: Je n'ai pas envie de marcher !
Lui: Reste donc planter là, moi j'y vais.
Il a pris mon sac et porte-monnaie y est donc je ne peux que le suivre.
Lui: Ah, tu t'es finalement décidée à marcher c'est bien.
Je ne lui réponds même pas et fais la tête jusqu'à ce qu'on arrive. Il me tend mon sac que je récupère et monte chez moi pour me prendre une bonne douche froide. Alors que je veux fermer les yeux, on toque à la porte et je sais déjà que c'est Oliver.
Je me lève en râlant pour aller ouvrir.
Lui: Comme tu as besoin de faire des économies, il va bien falloir que tu prépares au lieu de manger tous les jours au resto. Donc soit tu viens préparer chez moi soit je fais monter la plaque et le gaz chez toi comme ça tu prépareras directement ici. Alors ?
Donc selon lui il m'a laissé un choix là ? C'est vrai que j'ai besoin de faire des économies et préparer pourrait bien m'aider mais je n'ai ni ustensiles de cuisine ni cuisinière.
Moi: Laisse ça là-bas. Je ne veux pas que ma chambre soit encombrée.
Lui: Bien, il y a le poisson dans mon frigo et de tout pour faire à manger. Je vais aller acheter les compléments. Tu préfères le riz ou le plantain ?
Moi: Euh le riz !
Lui: Ok ! Tu devrais descendre tout de suite pour gagner en temps puisque tu dois réviser et puis je ne veux pas que ma chambre reste ouverte sans personne à l'intérieur. Quelqu'un pourrait entrer.
Sur ces mots, monsieur tourne son dos et s'en va. Je commence à comprendre pourquoi il n'a pas de copines. Pfff qu'elle fille peut supporter ce genre de personnes ?
Je me change et descends rapidement. Il ne faut pas que quelqu'un entre chez monsieur tsuip. Alors que je m'apprête à entrer chez lui, il y a ce groupe de filles qui arrivent et je remarque celle de ce matin ; celle qui disait que je suis sur sa place. Elles s'arrêtent pour me regarder alors que je me contente de continuer mon chemin. Je prends le poisson et je vais sur la véranda pour le nettoyer. J'ai très souvent vu tata Clara faire la cuisine camerounaise donc j'en connais un bon bout. Du moins ce qu'elle m'a appris à faire.
Je commence à nettoyer mon poisson alors que les autres ont toutes leur attention sur moi. Apparemment elles vivent toutes dans cette cité. Je crois que mon séjour ici ne va pas être aussi calme que je pensais.
(...)
Je suis sur le point d'achever ma cuisine lorsque Oliver arrive avec le riz et quelques plantains que je m'empresse de cuire également.
Lui: Ça a été rapide hein, j'espère que tu ne nous a pas fait le poison lent.
Je lui sors les yeux et il se met à rire.
Moi: Si ça ne te plaît pas tu peux toujours aller manger chez tes petites chéries de voisine. D'ailleurs quand on parle du loup...
Il y a l'autre qui arrive (Celle qui réclamait sa place ce matin)
Elle: Bonjour Oli comment tu vas ? Et toi Lucia ? Je ne savais pas que vous vous connaissiez ?
Et moi je ne savais pas que tu connaissais mon prénom ? Vieille chouette.
Oliver: Tu as besoin de quelque chose ?
Elle: Euh non je voulais juste vous saluer et souhaiter la bienvenue à Lucia. Vous vivez ensemble alors ?
Oliver: Je crois que ça ne te regarde pas !
Le gars ci et ses manières hein j'ai envie de rire mais en même temps je me sens mal pour elle. Je me lève et vais dans la chambre vérifier que le riz est cuit.
Il me rejoint tout de suite après...
Moi: Tu as vraiment besoin d'être si désagréable Oli ?
Lui: Ne m'appelle plus comme ça dit-il en s'approchant de moi !
Moi: Sinon quoi ?
Il se rapproche un peu plus et mon coeur commence à battre plus vite que la normale.
Il sourit et tourne son dos pour mettre la télé en marche.
Lui: J'ai faim eih on mange à quelle heure ?
Moi: Tsuip n'est-ce pas tu as laissé ta ménagère ici ?
Il sourit continue de zapper sa télé avant de reporter son attention sur moi.
Lui: La prochaine fois que tu m'appelles Oli je t'embrasse !
Il se reconcentre sur la télé alors que je suis juste dépassé. Il est trop bizarre le gars ci mais ce qui est plus bizarre c'est que j'aime ça. (Sourire)