4. TOUS LES DEUX Il avança de quelques pas et s’arrêta. Anne ne l’avait pas entendu. Elle ne bougeait pas. – Je suis venu ainsi que vous l’avez exigé, dit-il. Mais, songez-y, ce n’est pas prudent. Au son de cette voix, Anne se retourna, son visage changea d’expression tandis qu’elle quittait lentement le fond de la serre pour s’avancer vers Geoffrey, et ce changement révélait une ressemblance avec sa mère, ressemblance fatale qui n’était pas perceptible en d’autres moments. Telle la mère avait regardé, au temps passé, l’homme qui l’avait reniée, telle la fille regardait Geoffrey Delamayn, avec le même calme terrible, avec le même terrible mépris. – Eh bien ! demanda-t-il, qu’avez-vous à me dire ? – Monsieur, répondit-elle, vous êtes un des heureux de ce monde ; vous êtes le fils d’u