VIIISophie et Mirabeau furent placés chacun dans une chaise de poste, que les chevaux emportèrent rapidement vers la France. Durant le trajet, Sophie, en proie à un morne désespoir, écrivit à Mirabeau une lettre dans laquelle elle lui disait que ne pouvant supporter l’idée d’être déshonorée, emprisonnée et séparée de lui pour toujours, elle allait prendre une dose de poison qu’elle avait cachée dans son corset. Mais avant de mourir, elle avait voulu lui dire adieu et lui témoigner une dernière fois toute sa tendresse. Sachant que pour Sophie le suicide était une irrésistible tentation, une résolution en quelque sorte permanente, Mirabeau eut la présence d’esprit de montrer cette lettre d’adieu à Desbrugnières ; il fut autorisé à voir Sophie à la plus prochaine halte pour la détourner de s