24 juin 1778. Ô mon amie ! c’est le moi de mai qui m’a horriblement pesé. Ah ! j’étais aux abois ; et, sans le secours de notre bienfaiteur, c’était fait de ma raison. Grâces lui soient rendues : je tiens ta lettre, elle est là : elle a rendu du ressort à mon cœur ; je respire à présent, et si je ressens un trouble universel, ce sont les palpitations de l’amour et du plaisir qui le produisent. Ô ma Sophie, mon adorable Sophie ! que j’avais besoin de ta lettre ! que tu es tendre ! que tu exprimes bien ta tendresse, alors même que tu es obligée de la contenir ! Elle donne la vie à mon cœur affamé d’amour, cette lettre délicieuse, quoique si triste. Oui, mon bonheur ! je puise à la source de la vie quand je reçois les assurances de ton amour, et cette ingénuité touchante, cette inimitable si