XI M. de Séméac, brusquement réveillé par les bruyantes secousses de la voiture qui cahotait sur les galets pointus, s’étirait avec de longs bâillements et se frottait les yeux. La tante Eudoxie ajustait les brides de son chapeau de paille noire. Germaine passa la tête à la portière. La pluie avait cessé et de grands nuages flottaient dans le ciel éclairci comme des loques qui sèchent. C’était une succession monotone de rues silencieuses, étroites, de maisons aux façades peintes, de fenêtres encombrées de pots de fleurs et dont les rideaux s’écartaient au passage de la berline, de portes ouvertes sur de longs corridors ténébreux, de boutiques surmontées d’enseignes criardes, de jardins où des clématites s’effiloquaient par-dessus les clôtures puis, de çà, de là, une trouée où se profilai