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Colin-Maillard à Ouessant

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Blurb

Sur les traces d'un psychopathe meurtrier...

Déjà, la chaleur est accablante. Il n’est pourtant que 10h30, et le bateau déverse sa cargaison quotidienne de touristes.

Enfin... l’île bleue !

Le Fur et Le Gwen, inspecteurs brestois dépêchés sur les lieux d’un horrible crime perpétré par un psychopathe, sont attendus par la maréchaussée locale. Il faut surtout être discret !

Ce qui devait être un aller-retour de routine va devenir une angoissante chasse à l’homme à travers la lande roussie par le flamboiement de l’été.

Avec ce roman policier qui allie suspense et vérité documentaire, enfoncez-vous dans les chemins de l’île, mais gardez l’œil !

EXTRAIT

Arrivée près du muretin qui bordait la plage de Corce, elle sut combien elle appréciait la nuit. Elle aspira l’odeur du varech, puissante, barbare, intimement mêlée à celle de la vase, plus insidieuse mais aussi plus tenace. Le vent s’était levé. Des nuages dorés couraient à la rencontre de la lune. Ma foi, c’était bon signe… Pourtant, la pensée de François l’agaçait. Est-ce qu’il lui pardonnerait ? À dix-sept ans, on oublie vite… paraît-il. Non, il ne fallait pas se laisser aller… d’ailleurs, elle avait décidé. Chassant une mèche blonde qui s’était collée contre son front, la jeune fille eut une moue résolue et flanqua un coup de pied impatient sur la jante arrière de Marcel, qui comprit le message et repartit de bon train.

Elle aimait Ouessant… Ouessant et la nuit… La nuit et ses senteurs que la terre trop peu profonde ne pouvait enfouir et qui exultaient dès la fin du jour. D’ailleurs, percevant une tiède senteur anisée, elle sut qu’elle venait de dépasser la maison au fenouil et fit une dernière halte. Ce fut un régal pour ses paumes qui martyrisèrent l’aneth sauvage avant d’offrir au nez sa part de ripaille.

À PROPOS DE L’AUTEUR

Avec seize titres déjà publiés, Françoise Le Mer a su s’imposer comme l’un des auteurs de romans policiers bretons les plus appréciés et les plus lus.

Sa qualité d’écriture et la finesse de ses intrigues, basées sur la psychologie des personnages, alternant descriptions poétiques, dialogues humoristiques, et suspense à couper le souffle, sont régulièrement saluées par la critique.

Née à Douarnenez en 1957, Françoise Le Mer enseigne le français dans le Sud-Finistère et vit à Pouldreuzic.

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Chapitre 1
Chapitre 1 Lorsque la jeune fille redressa le vélo qu’elle avait posé tout à l’heure contre la première marche du calvaire et qui, maintenant affalé sur la route, s’offrait au reflet des étoiles, elle se dit que, fatalement, elle serait en retard. Un bref coup d’œil à sa montre la rassura. La lune, douce et pleine, la mènerait à bon port. Les premiers coups de pédale, hasardeux tout d’abord comme si l’engin, réveillé en sursaut, titubait encore, se raffermirent bien vite. Pour quitter le bourg de Lampaul en direction de Feunten-Velen, la première côte était rude ; aussi se redressa-t-elle sur le pédalier, tendant ses muscles à l’extrême. Si elle réussissait à gravir le raidillon sans mettre pied à terre, son rendez-vous lui apporterait toutes les satisfactions escomptées. Malgré l’effort de l’adolescente, les roues de la bicyclette tanguèrent à mi-course, et elle dut s’arrêter. Elle souffla un instant puis réenfourcha son vélo. — En avant Marcel ! hoqueta-t-elle à la nuit, avec cette curieuse habitude de nommer les objets auxquels elle tenait, comme si, de cette manière, elle était assurée de les posséder. Arrivée près du muretin qui bordait la plage de Corce, elle sut combien elle appréciait la nuit. Elle aspira l’odeur du varech, puissante, barbare, intimement mêlée à celle de la vase, plus insidieuse mais aussi plus tenace. Le vent s’était levé. Des nuages dorés couraient à la rencontre de la lune. Ma foi, c’était bon signe… Pourtant, la pensée de François l’agaçait. Est-ce qu’il lui pardonnerait ? À dix-sept ans, on oublie vite… paraît-il. Non, il ne fallait pas se laisser aller… d’ailleurs, elle avait décidé. Chassant une mèche blonde qui s’était collée contre son front, la jeune fille eut une moue résolue et flanqua un coup de pied impatient sur la jante arrière de Marcel, qui comprit le message et repartit de bon train. Elle aimait Ouessant… Ouessant et la nuit… La nuit et ses senteurs que la terre trop peu profonde ne pouvait enfouir et qui exultaient dès la fin du jour. D’ailleurs, percevant une tiède senteur anisée, elle sut qu’elle venait de dépasser la maison au fenouil et fit une dernière halte. Ce fut un régal pour ses paumes qui martyrisèrent l’aneth sauvage avant d’offrir au nez sa part de ripaille. L’humble lumière de son vélo qui vacillait sur la route lui dévoila un instant la forme d’un lapin prostré sur le bitume. Pour l’éviter, elle fit un écart. Encore un, pensa-t-elle, qui se mourait de la myxomatose. Droit devant elle, le phare de La Jument répondit au clin d’œil du bicycle en cillant à son tour de son œil rouge de cyclope. Elle s’engagea alors dans le sentier qui menait à l’anse de Pors-Coret, lieu de son rendez-vous. Elle accueillait à présent l’haleine de la mer en plein visage. Agité de soubresauts, le timbre de sa bicyclette s’égaillait à l’envi dans la lande tandis que la petite lumière laborieuse, bringuebalée de-ci de-là, tentait une percée dans la nuit, aidée, il est vrai, par la lune. C’est alors que la jeune fille distingua dans l’ombre la cabane construite quelques semaines auparavant par les gamins de l’île et qui leur servait de quartier général en vue de l’élaboration de quelque mystérieuse campagne. Elle ne fut pas la seule à entendre le tintement de la sonnette. À son appel, la silhouette se redressa. — Je ne vous ai pas trop fait attendre ? Si oui, je plaide coupable ! — Non, non… Ne vous tracassez pas, j’ai… l’habitude. Le ton monocorde de la voix l’intrigua. Aussi, laissant choir son vélo, elle se retourna et examina son vis-à-vis. — Mais vous tremblez, ma parole ! - s’inquiéta-t-elle en lui touchant le bras - et vous transpirez… Quelle idiote je suis, à vous faire poireauter comme ça ! Attendez, je vais préparer un feu. Elle s’activait déjà, ramassant çà et là quelques racines d’ajonc éparses sur le sol. Quand elle estima son butin suffisant, à croupetons sur une terre pénétrée de sel, elle dressa un fagot en prenant bien soin de disposer le menu bois à l’intérieur du faisceau. Elle tendit le bras derrière elle : — Vous avez un briquet ou des allumettes ? N’obtenant pas de réponse, la jeune fille réitéra sa demande. Elle sentit dans le dos des pas s’approcher, puis… plus rien. Étonnée, elle leva la tête et fit volte-face : — Avez-vous du feu, s’il vous plaît ? La fébrilité avec laquelle l’autre tritura alors ses poches, la déconcerta quelque peu. — Merci. Elle reprit sa position initiale, enflamma une brindille et souffla doucement sur l’humble foyer. Une fumée âcre emplit d’aise ses narines. À présent, l’herbe sèche se convulsait dans les étincelles. Tout en surveillant son œuvre, elle poursuivit la conversation. — Vous n’avez pas l’air dans votre assiette ce soir… — Si, si… Ce n’est rien, un peu de fatigue sans doute. La jeune fille ne prêta pas attention à la voix devenue étrangement suraiguë, car le feu menaçait de s’éteindre. Le visage appuyé contre le bûcher, elle souffla encore et encore sur les braises moribondes, s’époumona, et les malmena jusqu’à ce que le feu retrouve sa vigueur. Toutefois, elle resta vigilante : et s’il allait retourner à la mélancolie ! Elle crut alors entendre derrière elle le bruissement d’un tissu que l’on tend et détend brusquement. — Vous savez, ce soir j’ai… Mais que lui arrivait-il ? On l’étranglait ! D’instinct, elle porta les mains à son cou. Un foulard ? une corde ?.. Il fallait hurler… impossible. Une douleur atroce. Ses doigts s’affaiblissaient, ne pouvaient rien. Le corps arc-bouté, elle tenta d’apprivoiser l’oxygène en brassant l’air de ses bras afin de le porter à la bouche qui s’ouvrait et se fermait comme celle d’un poisson privé d’eau. Submergée de terreur, elle ressentit une crampe intolérable à l’estomac… Une envie de vomir qui restait comprimée au fond de la gorge. Cette voix hystérique… p****n… s****e. Mais pourquoi… Si elle arrivait à demander pardon… mais de quoi ?.. Au secours, grand-mère ! Elle sut qu’elle allait mourir. Déjà, le rire dément s’éloignait, sa vue se brouillait… Un long tunnel bleu qui souriait… papa… maman… vous venez me chercher ?.. C’est comme ça, la mort ? Elle n’avait plus mal… elle n’avait plus peur… Lorsque la petite quitta la nuit pour l’infiniment bleu, son corps s’écroula, ponctuant le silence d’un bruit mat. Un pied écrasa alors les flammèches.

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