en arrière et, à cause de l’angle sous lequel il était assis, ses lu- nettes réfractaient la lumière et présentaient, à la place des yeux, deux disques vides. Ce qui était légèrement horrible, c’est qu’il était presque impossible de distinguer un seul mot du flot de paroles qui se déversait de sa bouche. Une fois seulement, Winston perçut une phrase (« complète et finale élimination de Goldstein ») lancée brusquement, avec volubilité et d’un bloc, semblait-il, comme une ligne de caractères typographiques composée pleine. Le reste n’était qu’un bruit, qu’un caquetage. Pourtant, bien qu’on ne pût entendre, on ne pouvait avoir aucun doute sur la nature générale de ce que disait l’homme. Peut-être dénonçait-il Goldstein et demandait-il des mesures plus sévères contre les criminels par la pensé