Fleur des bataillesJe pense que vous n’avez pas connu M. Le Bohic, qui était adjoint au maire de Saint-Jean-sur-Vilaine, dans le canton de Vitré, vers l’année 1828 : c’était un homme fort recommandable de tout point. Son maire le tenait en sincère estime, et monsieur le recteur l’appelait volontiers père Guillaume, ce qui peut donner une idée de la considération dont il jouissait auprès du clergé de sa paroisse. M. Le Bohic était vert encore et gaillard, bien qu’il eût soixante et quelques années. Son front chauve montrait plus de balafres que de rides, et, sans une balle qui lui avait fracassé le genou au temps de la chouannerie, il aurait été aussi ingambe que pas un adjoint de son âge. Il était, de son métier, rebouteur, ou, si mieux vous aimez, chirurgien. Ce dernier mot, néanmoins,