XQuand j’eus vingt ans, Mariole était haute et flexible comme la tige qui porte au-dessus des blés sa corolle azurée pour sourire au soleil, et plus fraîche, je le jure, que la première rose du mois de mai. Ils disaient que Ruello serait son homme. Monsieur mon père s’en était allé au cimetière en me laissant le château branlant et notre honneur. Dieu ait son âme ! Pour la seconde fois, je tentai d’accomplir mon vœu en liant du cuir de bœuf autour de mes genoux. Ruello me suivit à cheval jusqu’au bourg de Landevan et me chargea, prosterné que j’étais sur la route. Je restai pour mort, mais j’eus un de ses yeux, et on l’appela Ruello le Borgne. Ce fut Mariole qui soigna sa blessure ; moi, je guéris tout seul. Et un soir que je passais, Mariole me dit : « Méchant, tu as éborgné mon fianc