V Pendant une quinzaine on attendit Lucien à la Pioline. Tous les matins, à l’heure du déjeuner, le lieutenant se mettait en vedette sur la terrasse, armé de sa lunette marine, Lucien était par chemins et ne songeait guère à venir. M. Cazalis rentrait en maugréant contre sa sœur. – Et cet Espérit encore dont on n’entend plus parler ! disait-il ; personne ne sait ce qu’il devient. Voilà plus de six semaines qu’il n’est venu à la Pioline ! C’est incroyable ! Je n’ai pas souvenir de l’avoir offensé. Il y a encore là-dessous quelque mauvais tour de ma chère sœur Blandine. Il envoyait alors Cascayot au château des Saffras, mais Espérit n’y était jamais. Espérit, tout à ses tristesses, vagabondait au hasard, loin de Lamanosc, dans une humeur farouche. Au départ de Lucien, il s’était cru déli