V Le maire Tirart n’avait pas renoncé à l’espoir de conquérir le rôle de Jules César pour son neveu Lucien. Le lendemain du dîner à la Pioline, il écrivit à ce sujet une longue lettre très affectueuse et très impérieuse à Marcel Sendric. Marcel lui céda ce rôle de bonne grâce : il était entré dans cette tragédie pour ne pas désobliger le brave Espérit, il en sortait sans déplaisir, car il avait bien peu de temps à consacrer à cette Mort de César ; les plus lourdes charges de famille pesaient sur lui. Il y avait deux ans que le père de Marcel était mort, laissant les siens dans la plus grande détresse. Pendant dix-huit mois, la Damiane s’était efforcée de mener la boulangerie de Seyanne avec un apprenti ; à bout de ressources, malade, épuisée de fatigues et de peines, elle s’était enfin d