CCCLIVe nuit Scheherazade, réveillée par sa sœur à l’heure ordinaire, continuant l’histoire commencée, parla de cette sorte au sultan, cette nuit et les suivantes : « Sire, en prenant mon ouvrage, après leur éloignement, la première pensée qui me vint fut d’aviser où je mettrais la bourse pour qu’elle fût en sûreté : je n’avais dans ma petite et pauvre maison ni coffre ni armoire qui fermât, ni aucun lieu où je pusse m’assurer qu’elle ne serait pas découverte si je l’y cachais. » « Dans cette perplexité, comme j’avais coutume, avec les pauvres gens de ma sorte, de cacher le peu de monnaie que j’avais dans les plis de mon turban, je quittai mon ouvrage et je rentrai chez moi sous prétexte de le raccommoder. Je pris si bien mes précautions, que sans que ma femme et mes enfants s’en aperçu