CCCLIIe nuit Sire, quand le kalife vit que Sidi Nouman n’avait plus rien à dire : « Ton histoire est singulière, lui dit le sultan, et la méchanceté de ta femme n’est pas excusable ; aussi je ne condamne pas absolument le châtiment que tu lui en as fait sentir jusqu’à présent ; mais je veux que tu considères combien son supplice est grand d’être réduite au rang des bêtes, et je souhaite que tu te contentes de la laisser faire pénitence en cet état. Je t’ordonnerais même d’aller t’adresser à la jeune magicienne qui l’a fait métamorphoser de la sorte, pour faire cesser l’enchantement, si l’opiniâtreté et la dureté incorrigible des magiciens et des magiciennes qui abusent de leur art, ne m’étaient connues, et que je ne craignisse de sa part contre toi un effet de sa vengeance plus cruel que