CCCXLVIIIe nuit HISTOIRE DE SIDI NOUMAN Commandeur des croyants, continua Sidi Nouman, je ne parle pas à votre majesté de ma naissance ; elle n’est pas d’un assez grand éclat pour mériter qu’elle y fasse attention. Pour ce qui est des biens de la fortune, mes ancêtres, par leur bonne économie, m’en ont laissé autant que j’en pouvais souhaiter pour vivre en honnête homme, sans ambition, et sans être à charge à personne. « Avec ces avantages, la seule chose que je pouvais désirer, pour rendre mon bonheur accompli, était de trouver une femme aimable, qui eût toute ma tendresse, et qui, en m’aimant véritablement, voulût bien le partager avec moi ; mais il n’a pas plu à Dieu de me l’accorder. Au contraire, il m’en a donné une qui, dès le lendemain de mes noces, a commencé d’exercer ma patien