OBSCUR - Quand l'amour ne suffit pas

Chapitre 37 : Les moments les plus sombres ll

Je suis retournée dans mon appartement avec Jérémie et mes parents, en distrayant les hommes de Cienfuegos qui nous suivaient en pensant que Jade était toujours avec moi.

— Vous allez bien, Dr Meyers ? — Cela fait environ deux heures que nous opérons un jeune musicien qui s'est effondré au milieu d'un concert et comme il était sous l'emprise de drogues, les choses ont été un peu plus compliquées, mais la défaillance cardiaque nous a permis d'identifier qu'il fallait réparer une de ses valves et nous sommes toujours là, à essayer de faire ce que nous pouvons pour sauver ce jeune homme.

— Parfait. — Je m'arrête un instant.

Je ressens une petite raideur dans mon petit doigt, quelque chose qui ne dure qu'une seconde et qui, dans ce type d'opération, peut être une maladresse.

L'opération est terminée et mes mains tremblent. Heureusement, tout se passe bien et le jeune musicien peut maintenant se rétablir, tandis que je suis à la croisée des chemins.

Je ne sais pas ce qui s'est passé pendant cette seconde. Je n'ai pas d'os cassés et je n'ai pas de problèmes de santé, donc je ne sais pas ce qui s'est passé.

Le traumatologue examine ma main et fait une radiographie, juste pour s'assurer que tout va bien.

— Tu as l'air en pleine forme, Meyers. Il peut s'agir d'un stress, mais il est possible d'utiliser un élément anti-stress afin de maintenir la main en mouvement et de réduire le stress. — Je le remercie, comme si je n'y avais pas déjà pensé.

J'ai acheté une sorte de pâte à modeler qui me permet de la masser et de bouger mes doigts en permanence, c'est très pratique.

Je sors de l'hôpital et je pense à Jade, que je n'ai ni vue ni parlée depuis deux semaines. Elle vient de me virer à nouveau de sa vie et je suis toujours en train de la convoiter et de vouloir la protéger comme un c*n.

— Hey, mon frère, comment va le monde du chocolat ? — Je réponds à l'appel de Jérémie.

J'ai marché depuis l'hôpital, j'habite relativement près.

— Il se passe quelque chose d'étrange avec nos parents. — La voix de Jérémie semble vraiment mal à l'aise. Je ne sais pas ce qui peut se passer, mais ça a l'air d'être quelque chose de très important.

— Pourquoi penses-tu cela ? — J'espère que ça n'a rien à voir avec Cienfuegos.

Je sais depuis deux semaines qu'il a des hommes qui me suivent partout, mais je fais des choses tellement ennuyeuses et je passe mon temps à travailler, pendant que j'attends à avoir toutes les informations pour finir avec Cienfuegos. J'imagine que les voyous qu'il a faits me surveiller doivent se plaindre de l'ennui.

— Je n'ai aucune preuve, mais tu sais comment maman réagit quand quelque chose la tracasse et papa a passé les derniers jours entre les ordinateurs et l'atelier de poterie — En fait, cela ne lui arrive que quand il se passe quelque chose de très grave, par exemple, quand il y a quelques années une grande crise économique a frappé le monde du chocolat.

— Je l'appelle. — Je m'arrête en sentant le canon d'un pistolet dans mon dos ; d'accord ! Les voyous de Cienfuegos ont enfin eu un moment pour frapper et ils en ont profité. — Jérémie, je t'appelle quand je saurai quelque chose. — Je raccroche et je respire profondément avant de mettre mon téléphone dans la poche de mon pantalon.

Il a dû se passer quelque chose de très important pour qu'ils m'attaquent ainsi et en pleine journée.

— Messieurs ? — Je les salue.

— Venez avec nous, s'il vous plaît, monsieur Meyers — dit un homme qui vient de s'arrêter devant moi, tandis que l'autre continue de pointer son arme sur moi.

— Désolé de vous faire perdre votre temps, messieurs. Malheureusement, je ne suis pas disponible pour le moment. — J'avance. Si Cienfuegos m'a fait venir, c'est qu'il a besoin de moi vivant.

— Monsieur Meyers, je vous en prie, écoutez-moi. — Je souris au ton poli de l'homme. — Si vous regardez de l'autre côté de la rue, vous remarquerez la jeune femme avec le landau dans lequel elle porte son bébé. Elle est belle, n'est-ce pas ? — Je me retourne pour regarder vers où il me dirige et la colère commence à gronder en moi, car je suis sûr qu'ils vont s'en servir pour me faire monter dans la voiture — Maintenant, elle va nous sourire avec beaucoup de joie, après que l'homme à côté d'elle lui a parlé. — Je regarde la jeune fille nous saluer avec un sourire crispé, après que l'homme à côté d'elle lui a dit quelques mots.

Je serre les poings.

Cienfuegos est un psychopathe. Cette pauvre femme n'est qu'une passante, elle n'a rien à voir avec nous et je ne devrais pas la laisser détruire sa vie pour ce que veut cet idiot.

— C'est parfait. C'est très gentil de votre part — dis-je sans quitter la femme des yeux.

Les portes d'une voiture noire dernier modèle s'ouvrent et je monte à l'intérieur, les yeux fixés sur la femme qui, après que l'homme lui a adressé à nouveau la parole, prend son bébé et s'enfuit. Elle laisse le landau abandonné sur le quai.

— Attendez — dis-je au chauffeur en démarrant la voiture.

Je dois m'assurer que la fille va s'en sortir, elle a peur et prend le premier taxi qui s'arrête près d'elle.

— Allez-y — je dis au chauffeur et me prépare à affronter Cienfuegos.

Contrairement à mes attentes. Cienfuegos me reçoit dans une suite d'un hôtel moderne du centre-ville. Il est assis près de la fenêtre, un verre à la main.

Mon père m'a proposé d'impliquer la police, bien qu'il m'ait auparavant prévenu que s'il n'était pas jugé pour un crime grave comme l'e********t de Jade ou le trafic d'êtres humains et de drogues, il sortirait très facilement de prison, car il dispose d'un excellent groupe d'avocats et de contacts dans ce pays qui le protègent.

Et comme nous n'avons aucune preuve de l'e********t de Jade, parce que la vidéo ne le montre jamais, que les lieux sont méconnaissables et qu'il a eu lieu dans un autre pays, la police ne pouvait pas nous aider, alors j'ai décidé de le faire moi-même, sans la police.

— Cienfuegos. — Je le salue.

Nous sommes seuls, ses hommes attendent sûrement dehors, armés et prêts à attaquer si les choses dégénèrent ; mais il sait que cela n'arrivera pas, car à moins d'être un idiot, ce que je ne pense pas, il ne m'aurait pas fait venir dans cet endroit s'il n'avait pas quelque chose de très important à me faire chanter.

— Meyers, ravi de te voir ici. Tu veux un verre ? — Je n'ai pas la patience pour ces conneries. Je m'approche de ce c*****d et l'attrape par la chemise, le soulevant de sa chaise et lui lançant un regard noir.

— Qu'est-ce que tu veux, p****n ? Pardonne mon impatience, mais je n'ai pas l'habitude d'un protocole aussi stupide. — Je le lâche et il tombe lourdement sur sa chaise.

Il se relève avec agilité et me regarde avec fierté et ironie, ce type est un p****n de narcissique.

— Meyers, tu n'es pas en position de décider ou d'ordonner quoi que ce soit. Au cas où tu ne t'en souviendrais pas — je croise les bras et écarte les jambes.

Je baisse le regard pour pouvoir le regarder en face et attendre que cet idiot me dise ce qui se passe.

— Je veux te proposer quelque chose, mais sinon, je ne serais pas intéressé par une négociation avec toi. — Il bouge et détourne le regard.

Il pense probablement qu'il a plus d'autorité et de pouvoir de cette manière, mais tout cela a l'air tellement mis en scène que je commence à perdre patience.

— Allez droit au but — lui dis-je. Ce théâtre est désespéré.

— Tes parents ont eu une belle vie et je suis sûr que tu les aimes beaucoup. — Je me rapproche de lui en écoutant son sale commentaire.

— Mes parents n'ont rien à voir là-dedans — murmure-je en l'attrapant à nouveau par le col de sa chemise.

— Bien sûr, M. Meyers. Quand tu demanderas le divorce à Jade, personne ne saura qu'ils ont caché et enterré le corps d'une femme portée disparue il y a plus de vingt-cinq ans. Pourquoi ont-ils caché son corps ? Ont-ils quelque chose à voir avec sa mort ? Combien d'années de prison penses-tu qu'ils vont écoper ? — Me demande-t-il avec un sourire en coin.

Mais qu'est-ce qu'il raconte, ce c*****d ?