Chapitre 33 : Laissez tomber vos peurs II

1429 Words
Nous entrons sans problème, ou plutôt grâce à Darling qui se déplace facilement dans ce monde et qui a de nombreux contacts à Boston. Le bruit assourdissant de la foule qui hurle son désespoir est hallucinant. — m***e à tous ! Je le craignais, mais je ne pensais pas que ce serait si tôt — dit Darling et mon cœur s'arrête tandis que je tourne mon regard vers le ring et que je vois Jean en train de tabasser un géant. Jean est un homme très grand, il mesure près de deux mètres, et à côté de cet homme, il paraît tout petit. — Oh, mon Dieu ! — Jean donne plusieurs coups de poing dans le ventre de l'homme, puis le projette contre lui de toutes ses forces et le pousse contre les cordes de l'hexadrilatère qui, au lieu d'avoir quatre coins comme à la boxe, en a six. Ainsi, les combattants se déplacent très facilement d'un coin à l'autre. — Je n'arrive pas à y croire, ce Cienfuegos est vraiment une ordure — dit Darling et je me tourne vers elle. — Qu'est-ce qui se passe ? — J'ai peur de sa réponse, j'ai besoin de m'asseoir parce que j'ai l'impression que je vais m'évanouir d'un moment à l'autre et que chaque centimètre de mon corps me fait mal. — Viens, j'ai vu cet imbécile de Jérémie, asseyons-nous avec lui ou tu vas t'évanouir. — Je souris à nouveau, cette fille et moi avons l'air d'avoir le même esprit — L'adversaire de Jean s'appelle " La Machine" il n'a pas perdu un combat et c'est vraiment une bête, il n'a pas beaucoup de scrupules. D'après ce que je vois ; Cienfuegos, il va à fond — Mon cœur s'arrête un instant, alors que nous nous dirigeons vers l'endroit où se trouve Jérémie, près du côté droit du ring. La Machine frappe Jean dans le ventre puis dans le dos, Jean tombe au sol et la Machine le retourne et le soulève pour le pousser vers les cordes. Jean retombe au sol et la foule hurle. — Obscur ? — Je demande en entendant ce qu'ils crient surtout les femmes. — C'est comme ça qu'ils connaissent Jean dans le monde souterrain : il porte un masque, donc personne ne sait qui il est réellement. — Le combat continue. Jean a récupéré et frappe le côté droit de son adversaire. Je ferme les yeux, car je n'aime pas la violence, du moins pas d'une manière aussi explicite et rapprochée. — Comment peux-tu supporter de regarder ça ? — Je demande et Darling sourit et leva les épaules. — Jade, que fais-tu ici ? Il faut que tu te reposes — me crie Jérémie alors que nous nous asseyons à côté d'elle. Il est dans une zone apparemment réservée aux accompagnateurs des lutteurs. Je me retourne pour lui répondre et ma respiration s'arrête en regardant Maximo Cienfuegos qui me fixe. Son visage est différent, tuméfié, comme s'il avait été battu et j'ai Immédiatement la nausée. Je n'aurais jamais cru pouvoir haïr quelqu'un aussi viscéralement que Cienfuegos. La peur commence à sortir lentement sa tête et à s'emparer de mon esprit et de mon cœur. J'arrête de respirer et mes mains commencent à trembler. Cienfuegos continue à me regarder intensément, tout en embrassant de façon obscène la fille à côté de lui. — m***e ! — Le cri de Jérémie ramène mon attention sur le ring et mon regard cherche immédiatement Jean, mais pas avant d'avoir vu le sourire ironique de Cienfuegos, p****n de lâche ! Jean se tient devant nous, s'accrochant difficilement aux cordes, le visage tuméfié et du sang coulant sur sa joue démasquée. Je suis de tout cœur avec lui. Il lève la tête et me fixe, choqué de me voir dans cet endroit. Pendant une seconde, je crois voir la peur et l'inquiétude se refléter. — Jean ! — Je crie quand je vois la Machine tendre le bras et l'attraper par derrière. — C'est de la lutte ? — écrie-je en demandant à Darling. — C'est du combat de rue, il n'y a pas beaucoup de règles. — Je me retourne pour regarder Cienfuegos et je décide de l'affronter, finalement, c'est pour ça que je suis venu. — Darling, je reviens dans une minute. — Je fais aussi vite que possible. Cienfuegos fronce les sourcils, je lui fais signe de descendre de là où il est et il sourit, je secoue mon corps de dégoût. — Tu ne peux pas faire ça. — Darling me suit et Jérémie arrive presque en courant. — Jade, reviens vers nous. — Jérémie m'attrape le bras. — Il le faut, Jérémie, je ne vais pas m'en aller, je vais juste parler. — Cienfuegos s'approche de nous, accompagné de ses hommes, et retire immédiatement la main de Jérémie de mon bras. — Tu l'as entendue, chocolatier, va-t'en ! — Les hommes de Cienfuegos s'interposent entre nous trois, me rapprochant de lui, qui lève la main et me touche la joue. — Je savais que tu viendrais me chercher — dit-il en se penchant près de mon oreille. Le froid, la peur et la douleur s'emparent de moi. Je me retourne vers le ring et Jean attaque son adversaire. Cienfuegos se dirige vers un coin, je le suis en tournant le dos au ring. Il est clair pour moi que je ne vais pas quitter l'endroit avec lui, mais je ne peux pas non plus lui parler en regardant Jean se fracasser comme un sauvage contre ce rocher. — Qu'est-ce que tu veux ? — Je demande à Cienfuegos en tournant mon regard vers lui, je dois crier pour qu'il m'entende, car je ne vais pas m'approcher de son oreille, je ne veux pas le toucher. — Tu sais, Jade, tu n'es pas stupide. — Je sais que tout ce que fait ce fou a un rapport avec mes parents, mais je n'ai pas toutes les informations. Ils ne m'ont jamais raconté tout ce qui s'est passé quand j'étais enfant et il n'y a pas beaucoup d'informations publiées à ce sujet. — N'implique pas Jean, c'est ça, laisse-le tranquille après ce combat. — Il me regarde et sourit. — Cela ne peut être fait que par toi. — Mais de quoi parle-t-il ? — Qu'est-ce que tu veux, Cienfuegos ? — Je crie pour me faire entendre et la douleur m'oblige à porter la main à ma poitrine. — Écoute-moi très attentivement, car je ne vais pas me répéter. — Il revient vers moi et me tourne vers le ring, colle sa poitrine contre mon dos et me parle à l'oreille. J'essaie immédiatement de me dégager, mais sa main tendue contre mon ventre m'en empêche. — Tu vas divorcer de Meyers, puis ton père et ta mère te donneront à moi devant l'autel, et enfin, tu me donneras un fils. À ce moment-là, tu pourras disparaître de ma vie ou faire ce que tu voudras. — Je reste bouche bée, écoutant ses conditions. La nausée et la douleur m'envahissent, je crois que je vais m'évanouir. — Je suis ton maître, petite, regarde ! — Dit-il. Je lève les yeux vers le ring et, comme si cela se passait au ralenti, je regarde Jean s'effondrer au sol et rester immobile, la main gauche tendue. Jérémie et Darling courent vers lui au moment où La Machine commence à lever un pied. — Non, s'il te plaît, ne faites pas ça. Ne touche pas sa main — je crie. La Machine nous regarde et je comprends tout de suite. L'ordre de lui briser les os de la main revient à Cienfuegos. — Dis-moi, ma petite, puisque tu m'as évité d'avoir à t'appeler pour te dire ça au téléphone, qu'en penses-tu ? Devrions-nous laisser notre chirurgien vedette en dehors de ça ? — Je ferme les yeux en réalisant que si je n'avais pas fait tout ce chemin. Il aurait quand même profité de ce combat pour me forcer à l'accepter. Jean lève la tête et son regard se perd dans le mien, au moment où le pied de La Machine se pose pour la première fois sur sa main gauche et que La Machine se retourne vers Cienfuegos. — Dis-le, Jade ! — Une larme glisse sur ma joue. — Je suis désolée — je murmure sans quitter Jean des yeux et je soupire avant de répondre à Cienfuegos, je ne vais pas détruire la vie de Jean, c'est l'un des meilleurs chirurgiens de ce pays et je me souviens très bien qu'il est gaucher.
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