Je m'éloigne de son contact, incapable de réfléchir si je suis si proche de lui. J'ouvre la bouche, avec l'intention de lui mentir ouvertement et de lui dire que je ne me souviens pas de lui, que, jusqu'à aujourd'hui, je n'avais plus pensé à lui. Mais les mots restent coincés dans ma gorge, créant un nœud qui resserre mon être.
— Dis-moi, Jade ! — Le nœud serre encore plus fort ma poitrine.
— Pourquoi me fais-tu ça ? — C'est tout ce que je peux murmurer, alors que mes yeux pleurent.
—Pourquoi je te fais ça, Jade ?— Il approche ses lèvres des miennes et très calmement, comme s'il s'agissait d'une série romantique très collante, je regarde ses lèvres descendre puis sentir la chaleur de celles-ci contre mon cou.
Oh mon Dieu, j'ai l'impression de recevoir une décharge électrique. Un simple contact ne peut pas être aussi intense, n'est-ce pas ?
— Qu'est-ce que je te fais, Jade ? — Ses lèvres glissent le long de mon cou, s'enroulent autour de mon lobe d'oreille — Ou peut-être ça ? — Il murmure à mon oreille et redescend sur ma joue, laissant une traînée d'humidité dans son sillage. J'attrape son tee-shirt, refermant ma main en un poing contre sa poitrine au moment où il embrasse ma joue. — Qu'est-ce que je te fais, Jade ? — Je soupire et ferme les yeux une seconde avant que mes jambes ne tremblent lorsque je sens les lèvres de Jean frôler les miennes.
Comme un papillon de nuit attiré par la lumière, je soupire à nouveau et me colle à son corps, je n'ai jamais ressenti un tel besoin d'être embrassée.
— Pourquoi me donnes-tu des envies ? — Je demande alors que mon souffle se mêle au sien et que je sens la texture de ses lèvres contre les miennes.
— Je ne te force pas, Jade. Je te permets juste de ressentir vraiment, d'être libre, d'être toi — j'ouvre les yeux et me perds immédiatement dans le bleu profond de ses yeux. Des yeux auxquels je n'ai cessé de penser depuis trois ans.
— Cela fait trois ans, Jean — lui dis-je en me raccrochant au fait que c'est fini, parce que je ne l'ai jamais revu, qu'il n'a jamais cherché à me voir.
— Et la promesse d'un b****r est sur le point d'expirer — je fronce les sourcils, et avant que je puisse lui demander de clarifier son commentaire, ses mains s'emmêlent dans mes cheveux et ses lèvres s'emparent des miennes.
Je gémis en sentant mon corps frémir à son premier contact. Je ferme les yeux et m'abreuve à ses lèvres comme une source d'eau fraîche offerte à une femme assoiffée qui, pendant trois ans, a désiré quelque chose qu'elle ne connaissait pas.
Sa langue exigeante force ma bouche à s'ouvrir, prenant tout ce qu'elle offre. Je réponds en retour, exigeant, conquérant sa bouche, la possédante et en faisant mon endroit préféré, un endroit qui m'appartient exclusivement.
Je glisse doucement mes mains le long de sa poitrine, atteignant sa taille et l'entourant sans hésitation. Je me presse contre son corps, de toutes mes forces, comme si je voulais m'y fondre.
Je sens son érection grandir et je gémis en sentant son contact contre mon bassin. Est-il possible de susciter autant d'émotions avec un seul b****r ?
Ma tête ne cesse de bouger, répondant à la danse exigeante imposée par la bouche et les mains de Jean, qui continuent de s'emmêler dans mes cheveux et de me tenir la taille.
Sous son emprise, j'ai l'impression que je vais m'effondrer s'il me lâche d'un moment à l'autre.
— Épouse-moi, Jade, sois ma femme pour toujours ! — À ses mots, j'ouvre lentement les yeux et nous vois tous les deux, enlacés dans cette incroyable étreinte, et je me dis qu'il m'a fait la plus belle demande en mariage de ma vie, la plus originale et la plus spéciale.
Les cheveux de Jean brillent d'un éclat complètement doré en contraste avec ses vêtements noirs et moi vêtue de blanc avec ma peau et mes cheveux foncés complètent une image que je n'oublierai jamais, car être enlacée contre cet homme avec la nature, les couleurs de l'automne et un château en ruine derrière nous, fait de ce moment l'un des plus fous et des plus spéciaux de ma vie.
Je tourne mon regard vers la porte d'entrée de la petite église du château et, comme je le fais toujours lorsque je suis très nerveuse, je me mords les lèvres.
— Que signifie pour toi le mariage, le fait d'avoir une femme ? — Je murmure, essayant de penser de manière rationnelle et cohérente, même si tous mes sens sont sur le point de s'effondrer.
— Toi ! — Murmure-t-il en me regardant dans les yeux. Sa réponse semble profonde, unique, même si n'explique rien, même si est si basique — Pour moi, le mariage, c'est être avec toi ; avoir une femme, c'est t'avoir toi. Seulement que toi. — Je lève la main et je touche sa joue, attirée par ses mots et son regard, et je suis encore surprise de sentir l'électricité générée par notre contact.
— Chaque fois que je pense à toi, je pense à l'obscurité, chaque fois que je rêve de toi, nous sommes entourés d'un abîme sombre et solitaire et malgré tout cela, quand je me suis sentie seule, je t'ai cherché dans l'obscurité, mais tu n'as jamais été là, pendant trois ans, tu n'as pas été là — je lui dis, en reconnaissant que tout cela sonne comme un reproche, mais j'ai peur de me perdre dans son âme et dans son obscurité.
— Tu ne m'as vu qu'une fois et tu as réussi à voir tout ce qu'il y a en moi — sa réponse m'émeut et son regard profond m'ébranle. — Je suis sombre, Jade, je lutte chaque jour contre mes ténèbres et mes instincts les plus bas et les plus cruels. Il n'y a que toi qui es ma lumière, tu ne peux pas me laisser seul, pas au milieu de tant de ténèbres — Ses lèvres s'emparent à nouveau des miennes.
Et cette fois, son b****r devient plus exigeant, sauvage, v*****t.
— Je sais que nous aurons des moments sombres Jade, où peut-être, j'aurai juste envie de te détruire ou d'être seul avec toi, à l'intérieur de toi. Je voudrais te posséder, te prendre et obtenir de toi toute la lumière que tu peux m'offrir, parce que j'en aurai besoin pour me sentir en sécurité. Mais je serai toujours à toi, Jade. Je l'ai été pendant trois ans et je le serai pour le reste de ma vie. C'est notre moment, vis-le avec moi, ne nous l'enlève pas, ma belle ! — À ses mots, je le caresse à nouveau et appuie mon front contre le sien, répétant son geste de tout à l'heure.
Je commence à avoir froid, je ferme les yeux et j'essaie de visualiser ma vie avec lui, je pense à ses parents, et aux miens, et mon ventre se contracte, ils risquent de me détester si j'accepte la proposition de Jean. Puis je pense à Thym et, pour la énième fois, j'essaie de visualiser ma vie avec lui, mais en vain.
J'ai peur, je suis excitée et, malgré la peur que tout cela génère en moi, c'est comme si un cocktail d'émotions et de sentiments contradictoires me submergeait.
Je me mets sur la pointe des pieds, je me redresse et cette fois, c'est moi qui prends ses lèvres et l'embrasse, j'emmêle mes mains dans ses cheveux, je sens la texture douce de ses cheveux, la sensation de perdre mon souffle, si forte que je m'éloigne un instant pour pouvoir respirer.
Je fais glisser mes lèvres le long de son cou, je continue à descendre jusqu'à ce que je m'arrête à l'endroit exact où je sens son pouls et je me concentre pour le compter, tandis que Jean continue à me tenir la taille, attendant, statique, n'osant pas bouger.
— Cent soixante — nous chuchotons tous les deux à l'unisson.
Je lève les yeux en réalisant ce que nous venons de dire et je le regarde se mordre la lèvre inférieure. Est-il nerveux ?
— Le même nombre de battements de cœur qu'il y a trois ans — confirme-t-il en se penchant vers moi et en m'embrassant à nouveau.
— Qu'est-ce que je fais ? — Je lui demande un peu perdue.
Je ne suis pas une enfant, j'ai deux ans de plus que lui et, techniquement, je devrais être plus mûre que lui. Je suis une femme adulte de vingt-huit ans, mais devant lui, j'ai l'impression d'être une adolescente excitée.
— Épouse-moi ! — Il me demande à nouveau en mariage et cette fois, incroyablement, mon esprit s'éclaircit et je sais ce que je dois faire.
Je n'ai jamais été aussi sûre de quoi que ce soit dans ma vie, et peut-être que j'agis de manière impulsive et que je suis folle, que je fais une terrible erreur que je pourrais regretter pour le reste de ma vie. Et pourtant, je décide et j'agis avec mon cœur, et cette façon de faire me procure une sensation extraordinaire.
Je m'éloigne de Jean, je lui prends la main et j'entrelace mes doigts froids avec les siens. Je fais le premier pas vers l'église et il me suit sans dire un mot.
Je ne sais pas ce qui va se passer à partir de maintenant et malgré tout, je ne suis sûre que d'une chose, c'est que j'ai besoin de lui et que mon besoin n'est pas temporaire, je sais aussi que je n'ai pas besoin de lui en tant que cousin de la personne avec qui je suis fiancée depuis trois ans. Aujourd'hui, j'ai besoin de Jean, comme l'homme de ma vie, comme le mari avec qui je rêve de tout partager. Pour toujours !