Chapitre 7 : Les rêves les plus profonds

1671 Words
"L'obscurité n'est pas un ennemi, mais un refuge où les rêves les plus profonds se réalisent" Source : Internet. Jean Je prends la main de Jade et je sens immédiatement mon âme s'apaiser. Pendant quelques instants, je n'ai pensé qu'au fait qu'elle tenterait de s'échapper et un sentiment de possession gronde en moi, confirmant que depuis trois ans, elle est mienne, qu'elle a pris possession de mon être de la manière la plus viscérale et la plus profonde. J'ai rêvé de Jade pendant des années et chaque fois que quelqu'un parlait d'elle, j'avais envie de courir et de l'arracher des bras de mon cousin. Mais je lui répétais que ce n'était pas le moment de la chercher, que j'avais besoin d'être sûre de ses sentiments, même si mon cœur me disait qu'ils étaient les mêmes que ceux que je ressentais pour elle. J'avais besoin que je lui manque, comme elle m'a manqué à moi. — On y va ? — Je l'entends murmurer, alors qu'elle se tourne vers moi et que son regard bleu clair interrogateur m'interpelle. Je reste bouche bée, n'osant pas faire un pas, en admiration devant sa beauté. Sa robe de mariée en dentelle blanche et noire flotte délicatement autour d'elle, dessinant sa silhouette puis tombant librement, s'emmêlant entre ses jambes. Ses beaux seins parfaits, fiers et dressés, m'accueillent entourés de dentelle. Ses manches longues dessinent ses bras athlétiques et ses cheveux ondulés, qui coulent sur le côté de son épaule droite, se détachent sur son sourire. Pour moi, Jade est la plus belle femme du monde ; sa couleur de peau nuancée et ses traits mixtes européens, africains et latins l'ont dotée des meilleurs aspects physiques des trois mondes et j'adore ça. Tout cela, combiné au paysage environnant, aux couleurs de l'automne et au coucher du soleil qui crée un jeu de couleurs dans la petite église en pierre derrière elle, la rend, si possible, encore plus enchanteresse. Je lui tire la main et attire à nouveau son corps contre le mien. Je veux juste la serrer contre moi, sentir sa chaleur, son souffle, savoir qu'elle est vivante et à mes côtés. Je ne veux pas la lâcher une seconde, je ne veux pas que quelqu'un la regarde ou la touche, et aussi possessif que cela puisse paraître, c'est moi et c'est ce que je ressens pour elle. Je la regarde avec intensité et me souviens immédiatement de quelque chose, je glisse mon regard vers son annulaire, où une bague de fiancée épaisse et ostentatoire est la seule chose qui le décore. — Il n'y a pas de retour en arrière possible, Jade. Tu es à moi, et quand nous quitterons cette église, personne ne pourra te réclamer, personne ne pourra me réclamer. Nous nous appartiendrons, nous serons l'un à l'autre, quoi qu'il arrive. — Il y a presque trois ans, quand je l'ai rencontrée, j'étais conscient de ma possessivité, mais je l'ai longtemps gardée à l'écart de mes ténèbres. Mais aujourd'hui, elle a refait surface et avec Jade à mes côtés, il sera difficile de la contrôler. Je ne laisserai rien ni personne me l'enlever. — Pourquoi maintenant ? — Demande-t-elle dans un murmure. Je glisse doucement mes doigts le long de sa main, retirant délicatement la bague ostentatoire de son annulaire. — Parce que je n'allais pas te laisser lui appartenir à lui pour toujours — lui réponds-je à voix basse. Pendant longtemps, j'ai lutté contre mes sentiments et je me suis dit que Jade voulait être avec Thym malgré ce que je pensais et ressentais. Cependant, ils ne voulaient pas décider d'une date de mariage et quand ils l'ont finalement fait, j'ai commencé à rêver d'elle tous les jours, alors qu'avant, c'était sporadique. J'étais alors certain que je ne pouvais pas me résigner et lui permettre de l'épouser, lui ou tout autre homme. — Je te l'ai dit. Je t'appartiens et tu ne peux pas m'avoir si tu ne m'appartiens pas de la même façon. — J'embrasse à nouveau ses lèvres, maintenant que je les ai enfin goûtées. Elles sont l'élixir qui me permet d'étancher ma soif. Nous nous dirigeons vers l'église, et tandis que je marche à côté de Jade et que je regarde le prêtre qui nous attend, je jette sa bague de côté, me débarrassant à jamais de l'anneau que mon cousin a osé lui passer au doigt. Elle me serre la main et s'incline un peu pour se bénir avant d'entrer dans l'église. Je ne suis pas religieux, je crois en quelque chose de suprême, mais je ne crois pas aux lieux et malgré cela, il était clair pour moi que si je voulais qu'elle soit avec moi, je devais respecter ses croyances, ou du moins essayer. — Comment cela est-il possible ? La préparation d'un mariage prend beaucoup de temps — me chuchote-t-elle en regardant les fleurs noires qui décorent l'église, des Callas et des Onyx ou Ellébores noirs qui contrastent avec sa robe d'un blanc nacré. Une décoration contraire à celle de l'église où toutes nos familles et ses amis l'attendent à Paris. Sur l'autel surélevé, le prêtre et le notaire nous attendent, accompagnés des ouvriers et des propriétaires du château. Je sais que je ne peux pas lui offrir le mariage avec cinq cents invités et toute la famille colombienne, française et belge qu'elle attendait à Paris, mais au moins, je peux lui offrir une cérémonie de mariage intime et belle. — L'église est très belle, Jean, je l'aime beaucoup ! — Me chuchote-t-elle. Il a les yeux humides et je sais qu'il pense à ses parents et à ses frères et sœurs. — Je suis vraiment désolée qu'ils ne puissent pas être là avec toi — lui murmure-je à l'oreille. En essayant d'être douce, avec mes mains rugueuses, j'essuie une larme qui glisse sur sa joue. — Il y a toi, et ça me suffit — murmure-t-il en m'embrassant la joue, puis il se retourne vers l'autel, me laissant dans l'admiration la plus totale. Le mariage civil entre Thym et Jade devait avoir lieu dans une partie séparée de l'église, avant de procéder au mariage religieux, mais le notaire n'aurait jamais pu assister à ce mariage, parce qu'avec l'un des gars qui travaillent avec mon père, nous avons modifié la demande de mariage de Thym et Jade quelques nuits avant, en supprimant le nom et les documents de mon cousin et en les remplaçant par les miens. C'était la partie la plus compliquée de toute l'affaire, car en France, il est obligatoire d'avoir l'acte de mariage civil pour que le mariage religieux soit légal. Heureusement, l'un des avocats du cabinet qui s'occupe des affaires juridiques des sociétés de mon père m'a conseillé et il a préparé tous les documents que j'ai ensuite remis au pirate informatique, et finalement l'acte de naissance de Jade a été la chose la plus facile à obtenir. Car bien que je sois né en France, j'ai grandi en Belgique et je ne connais généralement pas la réglementation française, surtout à cet égard. Alors que nous nous dirigeons vers l'autel, je suis conscient du tremblement de ses mains et j'appuie fort pour la réconforter, mais aussi pour lui rappeler où nous sommes, ce qu'elle va faire et avec qui. Nous nous asseyons dans une partie de l'église réservée au mariage civil, écoutons le notaire et signons notre acte de mariage, avec les propriétaires du château comme témoins, et pendant tout ce temps, je ne lâche pas la main moite de Jade. Je regarde sa signature à côté de la mienne et je réalise qu'aux yeux de la loi, nous sommes mariés, Jade est ma femme, elle est à moi, elle m'appartient autant que je lui appartiens. Cependant, il est clair pour moi que tant que nous n'aurons pas célébré le mariage religieux, je ne pourrai pas l'avoir pour moi tout seul. Le notaire prend congé et la cérémonie religieuse commence, le prêtre parle, mais je ne fais pas vraiment attention à ce qu'il dit ; je suis concentré sur la respiration de Jade, sur son odeur, sur la façon dont elle cligne des yeux et dont sa bouche s'entrouvre lorsqu'elle écoute attentivement. Il fait froid, mais une perle de sueur glisse de son cou, et avec tout le calme dont je ne me savais pas capable, je la regarde se perdre dans la vallée de ses seins. C'est ma femme maintenant, et je pourrais être en ce moment même, perdu dans la chaleur de son corps, sans rester là à faire semblant d'écouter cet homme. Je déglutis, je ferme les yeux et j'essaie de me contrôler. — Jean ! — Sa voix me ramène à l'endroit où nous sommes et elle fait un geste vers le prêtre qui me regarde. Je suis un peu perdu, je ne sais pas ce qui se passe. J'étais très jeune quand mes parents se sont mariés et je n'étais pas au mariage de mon oncle Emmanuel. — Jean Meyers — dit le prêtre d'une voix claire et forte, répétant apparemment les mots que je n'ai pas entendus auparavant — Accepte cette femme, Jade Leblanc, comme son épouse légitime, de l'aimer et de la respecter... — Les lèvres du prêtre bougent, mais je ne perçois qu'un bruit sourd dans mes oreilles et ma poitrine. J'imagine que lorsque l'homme aura fini de remuer les lèvres, je devrai lui répondre. — J'accepte — dis-je immédiatement. Je n'ai aucune idée de ce que je viens d'accepter, mais le fait de savoir que Jade est ma femme me suffit. — Oui, j'accepte — Entendre la réponse de Jade si claire et sans doute, me rend impatient, j'ai besoin de l'emmener hors de cet endroit et de me perdre complètement dans son corps. — Jean, les alliances — Nous ne les avons pas portées tout à l'heure au mariage civil, alors je hoche la tête et les sors de la poche de mon pantalon. Ce sont deux alliances en or blanc, sobres, simples et surtout belles parce qu'elles contiennent une légende particulière.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD