Chapitre 31: La nuit la plus sombre II

1398 Words
Deux hommes nous indiquent le côté gauche du bar et nous escortent dans un couloir faiblement éclairé. En arrière-plan, on entend "La saison d'automne", l'un des quatre concertos pour piano et orchestre de Vivaldi. Je souris ironiquement, car il s'avère maintenant qu'un p****n d'agresseur règle ses putains de soirées sur de la musique classique. — Monsieur, suivez-moi — Jérémie descend les escaliers avec moi et je commence à comprendre où nous sommes. — p****n de vermine ! — Je chuchote doucement, mais Jérémie m'entend et se met en alerte. — Qu'est-ce qu'il y a ? — Je referme une main sur l'autre et je claque des doigts, je suis impatient ! — Ce c*****d de Cienfuegos, c'est lui qui passe. Mon dernier combat s'est déroulé dans cet endroit ; on n'y entre que par une autre porte, à moins d'un kilomètre d'ici. Ce c*****d me surveillait — c'est pour ça qu'il savait que Jade était enceinte et à l'hôpital. Il la suit depuis qu'il a abusé d'elle. — Levez les bras. — Nous n'avons pas d'armes, mais ce type n'a pas d'autre choix que de montrer sa puissance, car apparemment tout le monde ici me connaît et m'a vu me battre. Ils nous fouillent et prennent nos téléphones portables. Jérémie essaie de les récupérer, mais ce n'est pas possible. Les deux hommes ouvrent une grande porte à double battant et nous sommes accueillis par les cris d'excitation de la foule. — Un combat — murmure mon frère et je sais que je vais devoir me battre moi aussi. Peut-être pas maintenant, mais je suis sûr que ça ne durera pas toute la nuit. Je regarde un homme de plus d'un mètre quatre-vingts et de cent vingt kilos, voire un peu plus, mettre en pièces un autre combattant, grand, mais lent. Je connais le vainqueur, on l'appelle "La Machine" parce qu'il est censé achever tout le monde et, bien sûr, il n'a perdu aucun de ses combats et ne respecte généralement pas ses adversaires, ni les quelques règles qui existent. Jusqu'à présent, nous ne nous sommes pas affrontés. — Il va le tuer ! Qui est cet homme ? — Jérémie ne cesse de regarder vers le ring et vers les gens qui crient avec enthousiasme. — On l'appelle la Machine. Jusqu'à présent, il n'a pas perdu un seul combat. — Je suis les gardes qui entrent dans une zone privée pour finalement laisser place à une grande salle, où plusieurs hommes se disputent avec des femmes à moitié nues assises sur leurs genoux et bien sûr, l'idiot Cienfuegos sourit tout en se faisant embrasser dans le cou par une femme complètement nue. Tout devient rouge autour de moi, et le bruit des gens se transforme en un sifflement lancinant qui accélère mon cœur. Je vais l'écraser ! — Jean, calme-toi. — Jérémie a vu les photos de Cienfuegos envoyées par mon père et l'a identifié devant nous. Me demander cela, c'est comme me demander d'arrêter de respirer. En quelques secondes, je suis sur lui et le soulève du canapé par le cou, la fille tombe sur le côté et sans un mot ni une pause de réflexion, je frappe rapidement et précisément le visage de Cienfuegos à trois reprises. — Jean ! — Mon frère m'attrape par le bras et me tire en arrière, tandis que j'entends les femmes crier et que je vois le sang couler des lèvres et de la pommette cassée de Cienfuegos, son œil commence immédiatement à gonfler et j'ai juste envie de continuer à le frapper — Regarde ce que tu as provoqué, n'oublie pas ce pour quoi nous sommes venus ici — Mon regard se tourne et je vois quatre idiots qui pointent des armes semi-automatiques sur moi, comme si ce lâche avait le courage de me tuer. — Que veux-tu, en échange de la vidéo ? — L'idiot me regarde en essuyant le sang de son visage avec un mouchoir qu'un de ses sbires lui tend. Il se lève et tente de me regarder dans les yeux. — Pour qui te prends-tu, Meyers, tu oses toucher mon visage ? — Je hausse un sourcil et croise les bras. — Il y a un problème ? Tu as osé toucher ma femme, et je t'assure qu'une caresse sur ton joli visage n'est rien comparé à ce que je vais te faire — mon regard glacial et ma voix glaciale. Je me retourne lentement pour regarder ses hommes qui continuent de me viser, tandis que Jérémie surveille mon dos. — Finissons-en avec ce spectacle, que veux-tu ? — Te torturer jusqu'à ce que tu me supplies de te tuer, mais pour l'instant, j'ai juste besoin que tu te battes et que tu perdes — Il dit en passant à côté de moi — Ensuite tu me montreras ta bonne volonté et je réfléchirai à ce que je peux faire avec la vidéo — Je me tourne vers lui en entendant à quel point il peut être cynique. — Je ne voudrais pas renoncer à l'image de Jade, appréciant que je la b***e comme tu ne le fais pas. — Je m'avance vers lui et l'attrape à nouveau par son costume. — Jean ! Laisse-le tranquille, il te provoque. — Mon frère parvient à me calmer. — Mais nous avons le chocolatier avec nous ! — Se moque Cienfuegos et Jérémie serre les poings. Je le connais, il est patient, mais il peut être plus mortel que moi. — Quand ? — Je vais couper court à cette stupidité tout de suite. Il est clair que ce combat ne suffira pas et qu'il va me demander quelque chose de plus important. Cienfuegos s'est préparé, il sait qui est mon père et il va se protéger contre lui. — Maintenant ! — Il répond en se détournant de moi et en se dirigeant vers le ring. — Tu ne peux pas faire ça, Jean. — Jérémie essaie de m'en empêcher, je ne l'écoute pas et je suis Cienfuegos. Je commence à me préparer mentalement, je sais qui je vais affronter et je me doute bien de ce qu'il veut me faire. Le bruit de la foule devient assourdissant, je tourne mon regard vers le ring et je vois "La Machine" lever les bras et faire hurler les spectateurs, exactement comme je m'y attendais. — À toi "Obscur", laisse-moi savourer la chute d'un des plus grands — Cienfuegos continue son chemin et s'assoit dans les premiers sièges devant le ring, où ses hommes lui ont réservé une place et lui tendent une compresse de glace, le pauvre ! Une grande fille aux longs cheveux noirs s'assoit à côté de lui, je fronce les sourcils en la reconnaissant. — Tu la connais ? — Me demande aussitôt Jérémie, je ne sais pas ce que fait Cienfuegos, mais je suis sûr qu'elle fait partie de ses coups. — Je l'ai baisée récemment — je ne me souviens pas de son nom, j'étais tellement bourré à cette occasion que je suis surpris de me souvenir de son visage. Ce que je fais avec facilité. — J'espère que cela ne deviendra pas un problème — Cienfuegos prend le menton de la femme et l'oblige à l'embrasser. — Mesdames et messieurs, nous vous réservons aujourd'hui une surprise inattendue, sensationnelle et magnifique. Pour la première fois, vous allez assister à une rencontre de titans. Nous invitons sur le ring notre extraordinaire lutteur "Obscur" qui, dans un combat unique et sans précédent, affronte le plus grand lutteur de tous les temps "La Machine". — Nous entendons le speaker et Jérémie me prend à nouveau le bras. — Ne fais pas ça, cette bête va te détruire. Pense à tes mains, Jean. — Je serre mon frère dans mes bras et tente de le calmer. — Je sais ce que je fais — lui dis-je et je reçois immédiatement le masque noir en latex qui couvre le côté gauche de mon visage. — Mesdames et messieurs, accueillons l'incroyable "Monsieur Obscur" et les filles, ne perdez pas votre culotte dans l'obscurité. — Je marche vers le ring en écoutant la foule rugissante et en fixant Cienfuegos avec son visage enflammé. Je vais perdre, mais avant cela, "La Machine" aura sa revanche et Cienfuegos fera de même. Je monte sur le ring et je me prépare à perdre le combat le plus important de ma vie.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD