XXXIII Le départ Claire jeta ses bras autour du cou du jeune homme. – Ne parlons plus jamais de ces tristes choses, lui dit-elle ; je veux oublier ce qui s’est passé ici ce soir, et ne plus même me souvenir du nom de cet homme. Quand Dieu se montre si bon pour moi, je me sens, moi aussi, disposée à l’indulgence. Bien que la nuit fût déjà très avancée, André, pas plus que Claire, ne songeait à prendre du repos. Il voulait savoir comment elle vivait à Rebay. Elle lui montra la robe qu’elle venait de terminer. – Je suis couturière, et mon aiguille me fait vivre, dit-elle. – Tu dois, chère sœur, avoir plusieurs amis dans le village ? – J’y rencontre, en effet, beaucoup de sympathie. Ici les paysans sont tous de braves gens. Ils sont bien un peu égoïstes, ils aiment peut-être trop leurs