XXXI L’attentat Depuis environ deux ans, Claire était complètement indépendante et libre de ses actions. Sa nourrice avait quitté Rebay pour aller demeurer à cinq lieues de là chez un de ses frères. La jeune fille ne s’était pas décidée à la suivre, pour ne pas se séparer de la marquise d’abord, et aussi parce qu’à Rebay elle avait du travail et qu’elle était certaine d’y gagner sa vie. Elle habitait seule, à l’extrémité d’une ruelle, une petite maison, qu’elle louait toute meublée, ayant seulement deux chambres au rez-de-chaussée. Maison et mobilier ne valaient pas grand-chose ; il est vrai que Claire n’avait pas un fort loyer : vingt-cinq francs par an, qu’elle payait d’avance. Avec ses premières économies, elle s’était acheté un peu de linge et les ustensiles de ménage les plus ind