En attendant, les chaloupes firent le bois et l’eau nécessaires pour approvisionner le navire ; cela dura un mois, sans qu’on fût inquiété. Il est vrai que chacun se tenait sur ses gardes. Une nuit, les sauvages passèrent, sans qu’on s’en doutât, de la grande terre sur l’île. Tout à coup, un peu avant la tombée de la nuit, une des sentinelles cria : « Qui vive ? » et comme on ne lui répondait pas, fit feu. La broussaille dans laquelle il avait tiré s’ouvrit, et derrière on vit surgir une troupe nombreuse qui, en agitant ses armes, se rua sur le camp. Mais aux premiers cris, comme au coup de feu, le détachement s’était mis en bataille ; il chargea au pas de course, et cette fois, les sauvages furent si bien étrillés qu’ils ne remirent pas le pied dans l’île. Malheureusement plusieurs des