XVIII Les lettres Cependant les jours s’écoulaient sans amener de changement dans la situation des petits solitaires de la montagne. Plus la saison avançait, moins il était à espérer que les hasards de la chasse ou des voyages amenassent quelque brave montagnard ou quelque malheureux égaré comme eux, faire cesser leur isolement. Seuls, entre le rocher et l’éther de la voûte céleste, ils n’avaient que Dieu. Et les privations commençaient à marquer leurs traces sur ces délicates figures. Les vêtements des enfants, les précieuses casaques de peau de mouton qu’ils étaient obligés de porter jour et nuit, commençaient à se râper et à laisser passer la brise par quelques malheureuses ouvertures. La nourriture, assurément suffisante pour empêcher de mourir de faim, ne l’était pas pour entrete