XV Une grande surprise Cependant la vie allait devenir bien difficile pour les petits ermites du Mont d’Argentières. Il était impossible de prévoir, dans ces régions glacées, d’où pourrait leur venir les moindres aliments. De plus, l’hiver était à leur porte ; et, s’il retardait un peu sa venue sur ce versant exposé au midi, le fléau, qui triompherait bientôt d’une bienfaisante mais trop faible influence, ne serait pas moins mortel. Pourtant les enfants ne réfléchissaient pas trop profondément à ces choses, tant qu’il leur restait un peu de provisions dans le creux de rochers, et tant qu’un rayon de soleil dorait leur solitude. L’isolement était ce qui leur pesait le plus. La distance était trop grande, et le pied de la montagne trop hérissé de grands bois pour qu’ils pussent aperce