XXXIIIRarahu qui suivait avec moi une des avenues ombragées de Papeete, adressa un bonjour moitié amical, moitié railleur, – un peu terrifié aussi, – à une créature baroque qui passait. La grande femme sèche, qui n’avait de la Tahitienne que le costume, y répondit avec une raideur pleine de dignité, et se retourna pour nous regarder. Rarahu vexée lui tira la langue, – après quoi elle me conta en riant que cette vieille fille, demi-blanche, métisse flanquée d’anglais et de maorie, – était son ancien professeur, à l’école de Papeete. Un jour, la métis avait déclaré à son élève qu’elle fondait sur elle les plus hautes espérances pour lui succéder dans ce pontificat, en raison de la grande facilité avec laquelle apprenait l’enfant. Rarahu, saisie de terreur à la pensée de cet avenir, avait