XXXIIJournal de loti … Les heures, les jours, les mois, s’envolaient dans ce pays autrement qu’ailleurs ; le temps s’écoulait sans laisser de traces, dans la monotonie d’un éternel été. – Il semblait qu’on fût dans une atmosphère de calme et d’immobilité, où les agitations du monde n’existaient plus… Oh ! Les heures délicieuses, oh ! Les heures d’été, douces et tièdes, que nous passions là ; chaque jour, au bord du ruisseau de Fataoua, dans ce coin de bois, ombreux et ignoré, qui fut le nid de Rarahu, et le nid de Tiahoui. – Le ruisseau courait doucement sur les pierres polies, entraînant des peuplades de poissons microscopiques et de mouches d’eau. – Le sol était tapissé de fines graminées, de petites plantes délicates, d’où sortait une senteur pareille à celle de nos foins d’Europe pen