Les semaines passaient, et malgré toutes leurs bonnes intentions, Alexandre et Éléa ne parvenaient pas à résister. Ils s’étaient promis, après ce premier voyage d’affaires, que cela ne se reproduirait plus, mais la réalité les rattrapait sans cesse. Leurs convictions vacillaient face à la puissance de leurs désirs.
Chaque jour au bureau, ils se comportaient comme si rien ne s’était passé. Ils maintenaient une distance professionnelle, échangeant des sourires polis, des mots formels. Pourtant, sous cette façade se cachait une tension palpable, une attraction qu’ils ne pouvaient plus ignorer. Chaque regard volé, chaque frôlement accidentel semblait raviver ce feu qu’ils s’efforçaient d’éteindre.
Le soir, lorsque tout le monde était parti, ils restaient parfois seuls. Les dossiers qui nécessitaient des heures supplémentaires devenaient des excuses pour prolonger cette proximité. Ils savaient qu’ils jouaient avec le feu, mais ils ne pouvaient s’en empêcher. Rester tard au bureau était devenu une habitude, un moyen pour eux de céder à ce qu’ils refoulaient en plein jour.
Assis dans le silence, leurs regards se croisaient inévitablement, et en un instant, toute leur retenue s’effondrait. Les paroles devenaient superflues, remplacées par une attraction irrésistible. Alexandre s’approchait d’elle, et sans hésitation, il l'embrassait. Éléa répondait à ces baisers avec une intensité égale, ses mains s’accrochant à lui comme pour ne jamais le laisser partir. Ils s’abandonnaient l’un à l’autre, sans un mot, dans l’intimité de ce bureau devenu leur refuge secret.
Lorsqu’ils ne pouvaient se retrouver au bureau, ils s’arrangeaient pour se voir en dehors, toujours dans le plus grand secret. Alexandre trouvait des excuses pour s’éclipser, prétextant des rendez-vous professionnels, et Éléa le rejoignait dans des lieux discrets où personne ne les connaîtrait. Ils partageaient des moments simples, loin des contraintes de leur quotidien, loin des regards indiscrets. Ensemble, ils oubliaient le poids de leurs responsabilités, des règles qu’ils enfreignaient.
Ces moments volés étaient remplis de bonheur, comme si tout était enfin normal entre eux. Ils parlaient de tout et de rien, riaient aux éclats, savourant la simplicité d’être ensemble. Avec Éléa, Alexandre retrouvait une légèreté qu’il avait perdue depuis longtemps. Elle ne demandait rien d’autre que de profiter de ces instants, sans attendre de promesses ou d’engagements. Il se surprenait à penser à elle sans cesse, à ce que leur vie pourrait être s’il n’était pas marié.
Ces rencontres clandestines devenaient leur échappatoire, un moyen pour Alexandre de s’éloigner de sa vie de couple avec Sophie, une vie qui lui semblait de plus en plus vide. Sophie, toujours absente, plus préoccupée par ses sorties, ses voyages et ses amies, laissait un espace béant dans leur relation. Alexandre se sentait de plus en plus seul, même quand il était chez lui. Chaque soir passé loin de Sophie lui semblait une preuve de plus que leur mariage était à bout de souffle.
Avec Éléa, c’était différent. Elle le faisait rire, elle le comprenait sans qu’il ait à dire un mot. Elle savait être présente sans être envahissante, apportant avec elle une chaleur humaine qu’il ne trouvait plus dans sa propre maison. Elle représentait ce qu’il n’avait plus, ou ce qu’il n’avait jamais eu avec Sophie : une simplicité, une authenticité qui le faisait se sentir vivant.
Au bureau, ils restaient prudents. Chacun de leurs échanges était mesuré, calculé pour éviter de trahir leur secret. Pourtant, il leur devenait de plus en plus difficile de contenir cette passion dévorante qui les habitait. Chaque regard échangé, chaque sourire partagé était un rappel silencieux de ce qu’ils vivaient dans l’ombre.
Ils se rapprochaient sans cesse, même inconsciemment. Alexandre trouvait des prétextes pour se tenir près d'elle, pour frôler sa main lorsqu’ils échangeaient des dossiers. Éléa répondait à ses gestes avec une discrétion égale, mais leur connexion devenait de plus en plus difficile à masquer. Il leur arrivait même de s’éclipser discrètement pour se retrouver seuls dans des coins tranquilles du bâtiment. Ces moments d'intimité étaient brefs, mais suffisants pour raviver leur désir.
Lorsqu’ils se retrouvaient le soir, tout devenait plus intense. Ils se jetaient dans les bras l’un de l’autre, incapables de se contrôler. Alexandre se laissait emporter par l’urgence du moment, par ce besoin de la sentir près de lui, de combler ce vide qu’il ressentait dans sa vie. Éléa, elle, savait que chaque étreinte la rendait plus vulnérable, mais elle ne pouvait plus résister. Ils s'abandonnaient à cette passion irrépressible, malgré leur conscience des risques.
Les semaines passèrent, et leur relation, loin de s’apaiser, devenait de plus en plus forte. Chaque rencontre les rapprochait davantage, chaque moment partagé renforçait ce lien indéfectible. Alexandre se surprenait à imaginer ce que serait sa vie avec Éléa, loin des complications de son mariage avec Sophie. Il savait qu’il ne pouvait continuer ainsi éternellement, mais pour l’instant, il n’avait pas envie de faire de choix.
Leur relation, bien qu’intense, restait secrète. Ils faisaient tout pour ne pas être découverts, sachant que la moindre erreur pourrait tout faire basculer. Mais en même temps, ils savaient tous les deux qu’ils étaient dans une impasse. Alexandre n’était pas prêt à abandonner Sophie, malgré les tensions dans son mariage, et Éléa ne pouvait pas continuer à vivre dans l’ombre.
Pour l’instant, ils s’accrochaient à ces moments volés, ces instants de bonheur fugace qui les faisaient oublier le monde extérieur. Chaque soir passé ensemble, loin des autres, était un pas de plus dans cette aventure dangereuse, mais ils n’étaient pas encore prêts à y renoncer.