- Ce n'est pas une tenue appropriée quand on est dans le même appartement que son boss.
Je sursaute et me retourne en direction de la cuisine où je le retrouve adossé au plan de travail buvant un café, les yeux posés sur moi, un léger sourire aux lèvres.
Je sens mes joues chauffer,prends ma valise et retourne rapidement dans ma chambre m'habiller. La scène qui vient de ce produire tourne dans ma tête, son sourire indéchiffrable, ni pervers,ni moqueur...mais plutôt joueur. Son regard amusé posé sur moi et ses mots qui me semble bien différent que d'habitude.
Je descend, habillée, voir dans le frigo si il y a quelque chose mais rien, et aucune trace de MonsieurJ. Je me dirige vers sa chambre et toque.
-Entrez
Sa chambre est plus neutre que la mienne, elle a une immense baie vitrée semblable à celle du salon, il regarde par celle ci un verre de whisky encore semi-plein à la main.
- Euh...le frigo est vide...et les placards aussi...
- J'avais prévu de manger au restaurant ce midi et de faire les courses cet après-midi. Vous avez faim?
- Oui...je n'ai pas beaucoup mangée ce matin.
- Bien alors partons tout de suite, où voulez vous aller?
Il pose son verre et se tourne vers moi en prenant sa veste sur son lit.
- Peux m'importe.
Et me voilà avec mon boss au restaurant italien, plutôt luxueux d'ailleurs. Il a pris une salade tandis que je dévore ma pizza.
- Vous allez vous étouffez si vous mangez plus vite.
- Je peux vous posez une question ?
- Allez y.
- Comment êtes-vous arrivé à dirigé une énorme société alors que vous avez à peine 27 ans ?
- Le talent.
- Sérieusement ?
Il lève la tête, plonge son regard dans le mien et hausse un sourcil. Son regard me questionne, comme pour me dire "Bah quoi? Y'a un problème avec ça ?"
- Pourquoi avez-vous voulue devenir ma secrétaire ?
- Il me fallait du travail convenable.
- Vous venez de trouver la réponse à votre question alors.
Il baisse la tête et continue de manger. C'est un homme assez intelligent, mais j'ai encore une question.
- Pourquoi m'avoir embauchée ?
- Vous me sembliez compétente et silencieuse, vous êtes compétente, mais pas silencieuse.
Il relève la tête vers moi me regarde droit dans les yeux, pour une fois son regard insistant me déstabilise. Nous finissons de manger en silence et passons au supermarché faire quelque course.
Je descend et il prend un sac en plastique de son coffre, une fois à l'intérieur je le suis dans ses achats et rajoute des céréales dès qu'on passe devant le rayon.
- C'est pas bon pour la santé ce genre de choses.
- Je sais.
- Alors pourquoi en prendre?
- Parce que c'est les meilleures.
Il lève les yeux au ciel et se tait pendant un long moment.
- Mes rendez-vous commencent demain, que voulez vous faire ce soir?
- Rester à l'appartement, ou alors découvrir Manhattan.
- On va rester à l'appartement. Manhattan attendra.
Nous passons ensuite à la caisse, il paie et met les sacs dans le coffre puis démarre.
18h
En rentrant à l'appartement je me suis occupé de décharger les courses et lui a passés quelques appels qui ne se sont pas super bien passés apparemment puisqu'il a un air fermé, les sourcils légèrement froncés et un verre de vin à la main qu'il ne boit même pas.
Nous sommes tous deux assis sur le canapé regardant une émission nulle mais je ne peut pas vraiment changer, monsieur a la télécommande.
Je me met à pianoter sur mon téléphone quand il tourne la tête dans ma direction, je continue à regarder mon portable, faisais semblant de ne pas l'avoir vu.
- Que faites vous en dehors de votre travail?
La question la plus indiscrète du monde.
- Je mange, dors, et fais toutes ces petites choses là. Et vous?
- C'est plutôt indiscret
Je rêves.
- Vous venez de me poser la question.
- Vous n'étiez pas obligée de répondre.
Il est fort, très fort.
- Avez-vous des choses à cacher ?
- Sans doute.
- Je n'ai pas l'impression que vous m'appréciez.
- Je n'apprécie pas grand monde.
Il répond vraiment du tac au tac. Il prend une gorgée de son verre, le pose sur la table basse et se lève.
Je récupère la télécommande et cherche un truc un peu moins nul. Au bout de 15 minutes je ferme les yeux et commence à m'endormir quand je sens deux grands bras s'enrouler autour de moi.
Ils me soulèvent du canapé avec force, me portent et me posent sur un lit, sûrement le mien, puis une main caresse ma joue, retire une mèche de mon visage pour la glisser derrière mon oreille.
- J'espère vraiment que je vais réussir à te détester.