III. Bayard en hiver-6

2448 Words

Bayard était tombé dans une espèce de somnolence ; la douleur elle-même s’était un peu engourdie. Ce qui le réveilla d’abord, ce fut l’odeur de corne brûlée, comme chez le maréchal-ferrant quand on lui parait les pieds. Mais la douleur, elle, redevint plus vive et lancinante quand le forestier entreprit de trancher le sabot à hauteur des clous rabattus, à grands coups de masse répercutés par l’immense barre de fer. Chacun des coups résonnait dans tout son corps et le choc lui arrachait l’épaule et le secouait jusqu’au sommet de la tête. Mais il savait qu’il n’avait pas le choix et c’était sans la moindre crainte ni le moindre reproche que son regard rencontrait celui de l’homme tout en nage et haletant. Quand la circonférence du pied fut presque toute entaillée ou broyée, l’homme replong

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