III. Bayard en hiver-4

2219 Words

Une seule fois, alors qu’ils s’étaient engagés dans la douce pénombre d’un coupe-feu pour une pause de quelques minutes à la lisière d’une forêt d’épicéas qui s’ouvrait comme un océan de nuit, Bayard vit son compagnon sortir un quignon de pain d’une besace de toile jetée sur l’épaule. Le forestier brisa la croûte puis, avant même de la porter à ses lèvres, il en tendit un beau morceau au cheval. Bayard revit d’un coup, en mémoire, les pachis et les enfants jouant à lui donner des croûtes semblables, et puis toute sa vie aux côtés de Max, de Noiraud, de La Grise ; il pensa au maître et à toutes les années passées ; il comprit que tout cela était désormais derrière lui ; alors, il s’avança vers la main noueuse et brune et doucement accepta le pain tendu. Ils surent tous les deux que le pacte

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