Chanly, printemps 1898.-2

2028 Words

Par contre, certains jours lorsque les « autres » – les parents – étaient partis aux champs ou ailleurs, et qu’il se retrouvait, patriarche, avec ses petits-fils, on voyait s’allumer dans ses yeux un pétillement de bonheur merveilleux. Complices, nous grimpions sur les accoudoirs, sur ses genoux, dans ses bras, sur ses épaules, à deux, trois ou même quatre, sans lui faire jamais perdre son généreux sourire, nous frottant à la douceur de sa veste de lustrine noire qui sentait si bon notre grand-père, à la chaleur de son pantalon de velours qui gardait si bien de bonnes odeurs de paille. L’instant magique des histoires était arrivé ; sa parole nous promenait dans les avoines, dans les prés, dans la forêt ; il parlait tous les langages : chevaux, mules, vaches, cerfs, biches, sangliers, rena

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