CHAPITRE X Le DavisSous ses dehors simples, familiers, empreints d’originalité, M. Pinson était un très savant et très aimable homme. Aussitôt délivré de son affreux cauchemar d’un voyage en Amérique, il reprit sa bonne humeur, sa liberté d’esprit, et devint un agréable compagnon. Aussi, vingt-quatre heures après son embarquement à bord du Fulton, pouvait-il déjà se considérer comme l’ami du commodore et de ses officiers qui, sans exception, parlaient assez correctement le français. Le commodore, vieux loup de mer aux cheveux grisonnants, avait appris son métier beaucoup plus par la pratique que par la théorie, et dédaignait volontiers ce qui ne se rattachait pas aux choses de la mer. Bon et humain, il ne se montrait implacable que sur la prompte exécution des manœuvres qu’il ordonnait. I