III Pauvre mère Là-bas, à Lorient, proche cette terre de Carnoël où Petit Ange avait vécu de pauvres, mais heureuses années, le foyer de Mme Georges Raveaud était le théâtre d’un drame ininterrompu, d’une de ces douleurs continues qui tuent à la longue, en détail, par la lente résorption des larmes qui étouffent, ne pouvant plus couler. Berthe Raveaud était demeurée inconsolable. Douze années écoulées depuis la catastrophe qui l’avait privée de raison, en la privant de son enfant, n’avaient point fermé la plaie de son âme. Elle saignait, cette plaie, mais comme saignent les blessures mal fermées, par intervalles, avec d’horribles recrudescences de souffrances. Alors la pauvre mère s’absorbait en de pénibles méditations. Abîmée en une contemplation sans fin, elle ne bougeait pas de son
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