VI Une rencontre Lorsque Jeanne et Joël rentrèrent à Paris, ils reprirent l’ordinaire existence. Mais pour l’enfant la vie changeait d’aspect. Elle n’avait plus, à cette heure, devant elle l’obligation des cours à suivre, des perfectionnements à acquérir. Le prix qu’elle avait obtenu consacrait définitivement son talent. Il ne lui donnait pas de pain, et les lendemains d’épreuves s’annonçaient aussi sombres que par le passé. Plus sombres même, car pour elle les avantages de l’éducation reçue étaient moindres que pour tout autre musicien. Si elle eût été pianiste, malgré les difficultés sans cesse croissantes de nos jours pour un professeur à trouver des leçons, sa sortie du Conservatoire, le renom même du maître dont elle avait suivi les cours, lui eussent assuré presque tout de suite