Matamore Dans son recueil des Discours d’anciennes rodomontades, gentilles rencontres, et parolles espaignolles, le seigneur de Brantôme en cite qui, pour le lecteur moderne, semblent de véritables broderies fantaisistes exécutées sur l’antique fonds très réel de la hâblerie guerrière d’autrefois, dans tous les pays du monde, et en particulier chez nos voisins d’outre-Pyrénées. C’est ainsi qu’un capitan espagnol, un de ces Tue-Mores (matamoros) qui ont ajouté un surnom aux nombreux surnoms déjà trouvés pour désigner les soldats fanfarons avant le XVIe siècle, s’écrie : – Des Mores que je tuais, je leur coupais la tête et l’envoyais si haut dans le ciel qu’avant d’en redescendre elle était demi-mangée des mouches ! Un autre, plus sensible et plus galant, fustigeait un jour son page. On